L'un des chefs de la communauté huli Mundiya Kepanga a déposé lui-même une parure au Musée d'ethnographie de Genève (MEG) devant des dizaines de participants.
Le chef huli Mundiya Kepanga souhaite alerter sur l'urgence climatique.
Un chef papou remet au MEG sa dernière parure traditionnelle - Gallery
L'un des chefs de la communauté huli Mundiya Kepanga a déposé lui-même une parure au Musée d'ethnographie de Genève (MEG) devant des dizaines de participants.
Le chef huli Mundiya Kepanga souhaite alerter sur l'urgence climatique.
Le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) ajoute une tonalité de Papouasie-Nouvelle-Guinée à son offre au public. Un chef de la communauté huli, Mundiya Kepanga, a remis samedi sa dernière parure traditionnelle au site genevois pour alerter sur l'urgence climatique.
«Je te laisse», a-t-il affirmé, très ému, au moment de déposer la «coiffe de chef», utilisée pour accueillir les Premiers ministres ou des personnalités importantes. Celle-ci pourra être vue dans un premier temps dans les deux prochains mois par le public dans une exposition. «Beaucoup de mes amis viendront te voir», a ajouté le chef, promettant de vérifier à l'avenir que le MEG prendra bien soin d'elle.
La situation n'est pas anodine pour le chef. «Celui qui donne une coiffe, c'est comme s'il donnait sa tête», a-t-il dit à quelques journalistes.
Comme d'autres avant lui, ce responsable souhaite ouvrir le dialogue avec les Européens autour de la déforestation et des droits des peuples autochtones. «Les anciens dans mon village s'arrachent la barbe», glisse-t-il. «Parce que nous avons autorisé les Occidentaux à exploiter le gaz et le pétrole, nous avons accéléré le réchauffement climatique».
Effets du changement climatique observé
Plusieurs centaines de tribus se trouvent en Papouasie-Nouvelle-Guinée, chacune avec des habitudes culturelles différentes. Les Huli plantent des arbres chaque jour. Mais de nouveaux parasites ont envahi les cultures, l'eau potable se tarit et d'autres composantes de la nature sont affectées.
Celui qui dit «aimer beaucoup la Suisse» veut relayer cet appel auprès des populations européennes. «Chacun a un rôle à jouer pour la nature et pour l'environnement», a-t-il affirmé également.
Mundiya Kepanga a fait pousser ses cheveux pendant plusieurs étapes, ce qui a permis de fabriquer quatre perruques nommées manda. Chacune est désormais hébergée par un musée européen, dont le MEG. La coiffe exposée à Genève est accompagnée du tablier et sac en écorce, de bracelets et de colliers.
Discussion ou encore film
Les Huli vivent dans la région montagneuse de Tari en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils maintiennent le dispositif des mandas, les perruques portées dès une dizaine d'années. A cet âge, les jeunes rejoignent une iba giya, une école traditionnelle dans la forêt, sous la direction de plusieurs anciens, les igiri apa. Ils arrosent leurs cheveux afin qu’ils poussent plus vite, matin, midi et soir.
Après une période entre un an et demi et trois ans, ils quittent la forêt. Les cheveux ont poussé et ils sont alors coupés lors d'une cérémonie et remis à un vieil homme, le manda wabiaka, qui prendra en charge les perruques. Chacune de celles-ci porte un nom différent. Une fois finalisées, ces coiffes sont utilisées comme un couvre-chef sur lequel les hommes piquent leurs plus belles plumes lors des cérémonies.
En marge de la remise officielle par le chef Mundiya Kepanga, le MEG a organisé pour tout le week-end des activités pour le public sur l'urgence climatique et la déforestation. Discussion et film étaient prévus.