Crèches Un enfant sur trois va à la crèche

ATS

4.10.2020 - 15:22

En Suisse, un enfant sur trois fréquente une crèche. Les contributions des parents sont trop élevées, estime la CDAS (photo d'illustration).
En Suisse, un enfant sur trois fréquente une crèche. Les contributions des parents sont trop élevées, estime la CDAS (photo d'illustration).
Source: KEYSTONE/DPA/UWE ANSPACH

En Suisse, un enfant sur trois est pris en charge dans une crèche. Mais les places coûtent cher. Les cantons vont donc analyser les possibilités de réduire les charges pour les parents.

Le pays compte 3200 établissements avec 100'000 places, selon un nouveau rapport de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) publié dimanche. On estime qu'entre 180'000 et 200'000 enfants sont pris en charge régulièrement dans des crèches.

Durant les dernières années, les cantons et communes se sont concentrés sur l’augmentation du nombre de places. Désormais, ils vont s'attacher à la qualité des prestations. «L’accueil extrafamilial ne peut déployer son efficacité de façon optimale que s’il est de bonne qualité et doté des ressources appropriées», écrit la CDAS.

La qualité de l’offre dépend de différents aspects tels que le nombre de personnes chargées de l'encadrement, la formation des employés ou les concepts pédagogiques. Pratiquement tous les cantons connaissent des normes de qualité et disposent de différents modèles pour garantir la qualité.

Charge trop lourde pour les parents

Quant au financement, il joue lui aussi un rôle sur la qualité et sur l'utilisation des prestations. Plusieurs parents renoncent à la crèche en raison des coûts.

De manière générale, les parents continuent en effet de payer la plupart des frais de garde d’enfants, note la CDAS. Leurs contributions sont élevées par rapport aux pays voisins. Il est unanimement reconnu que cette lourde charge entrave la participation des femmes au marché du travail. Pour la CDAS,il faut remédier à cette situation.

Au cours des prochains mois, la CDAS, de concert avec la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), analysera les possibilités pour alléger la charge financière des parents. Elle fournira un aperçu de bonnes pratiques à ce sujet.

La jungle du financement

Les aides financières complémentaires de la Confédération pour réduire les contributions des parents constituent un premier pas important dans ce sens. Les modèles de financement prévoyant la participation des employeurs est aussi une piste intéressante, indique le communiqué.

Dans quatre cantons romands (FR, GE, NE, VD) et au Tessin, les entreprises sont associées au financement. Dans onze cantons, surtout alémaniques, ce sont les communes qui sont seules compétentes. Et dans neuf cantons, les communes et le canton se partagent la compétence. En Suisse romande, tous les cantons contribuent au financement, tandis qu’en Suisse alémanique, les modèles sont plus divers.

Standards qualitatifs minimaux

Outre la question du financement, les deux conférences intercantonales vont évaluer dans quelle mesure les standards minimaux qualitatifs pourraient contribuer à l’accueil extrafamilial et soutenir l’égalité des chances des enfants lorsqu’ils intègrent le système de formation.

Le rapport montre en effet une énorme diversité de situations qui rend parfois les comparaisons impossibles. Pour la CDAS, «il n’est pas approprié de se concentrer sur un seul élément pour juger la qualité de l’accueil extrafamilial dans un canton».

Elle tiendra compte dans son analyse des différentes cultures dans les diverses régions linguistiques, assure le vice-président de la CDAS Christoph Amstad. «Il s’agit bien plus d’améliorer la qualité plutôt que d’imposer à toute la Suisse le même taux d’encadrement ou les mêmes exigences relatives à la formation», précise le conseiller d’Etat obwaldien cité dans le communiqué.

Soutien de la Confédération depuis 2003

Depuis 2003, la Confédération soutient la création de places d'accueil par un programme d'impulsion. Les aides financières se sont élevées à quelque 400 millions de francs. En 2018, le Parlement a prolongé ce programme pour la troisième fois, pour une période de quatre ans.

Dans une réponse à une intervention socialiste datée de 2018, le gouvernement précisait que les subventions publiques pour l'accueil extrafamilial des enfants se montaient à quelque 800 millions de francs par année, soit environ un tiers des coûts totaux.

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