Colère des agriculteurs10 jours de vacances et 8.-- de l'heure en Suisse pour Jörg Büchi
blue News NB et aru /trad
24.1.2024
Jörg Büchi, un jeune agriculteur de 28 ans originaire d'Elgg, dans le canton de Zurich, a partagé les détails de son salaire dans le ‹SonntagsZeitung›. Il souhaite ainsi montrer que, malgré les subventions, de nombreux agriculteurs suisses sont loin de vivre confortablement.
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24.01.2024, 13:23
24.01.2024, 14:16
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France, Allemagne, Roumanie ou encore en Pologne. Les manifestations d’agriculteurs se multiplient en Europe. Les revendications sont diverses mais la colère à l’encontre de l’Union européenne, dont les normes sont jugées trop restrictives, gronde.
En Suisse, Jörg Büchi, qui a repris la ferme familiale il y a trois ans, est revenue en détail sur sa situation financière.
Le Zurichois gère environ 30 hectares de terre et 30 vaches, une taille moyenne pour une exploitation du Plateau suisse. Ses chiffres financiers correspondent aux moyennes du centre de recherche agricole Agroscope.
50'000 francs de subventions
Grâce aux subventions, Büchi génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 250'000 francs, dont 180'000 proviennent de la vente de lait et plus de 50'000 des subventions.
Toutefois, après déduction des coûts opérationnels, il ne reste aux familles paysannes qu'un bénéfice moyen de 80'000 francs, hors salaires. Avec 1,34 membre de la famille travaillant en moyenne par ferme, cela se traduit par un revenu de travail de 56 100 francs par travailleur familial.
Investissements et remboursement des dettes
Cependant, Büchi souligne l'importance de considérer les investissements et le remboursement des dettes. Après ces déductions, il lui reste 28 000 francs, et avec l'aide de ses parents, cela représente un revenu net de 22 000 francs par unité de main-d'œuvre familiale.
62 heures par semaine et 8,30 francs de l'heure
Travaillant 62 heures par semaine, Büchi ne s'accorde que dix jours de vacances par an. Il complète ses revenus en travaillant dans un bureau fiduciaire, mais ce travail extérieur n'est pas inclus dans son calcul salarial. Büchi vit dans un appartement intégré à la ferme, ce qui lui épargne un loyer. Sans ce logement, son salaire horaire serait de 12,70 francs.
«Ici, je travaille pour 8,30 francs de l'heure »affirme-t-il avant de préciser que la perception du public est souvent erronée sur les agriculteurs et les subventions qu'ils reçoivent. : 'Je ne veux pas me plaindre, mais plutôt montrer que nous ne sommes pas les « racketteurs » de subventions que certains dépeignent » conclut Jörg Büchi.