Genève fabrique désormais ses propres masques de haute sécurité FFP2. La production se fait dans les locaux de l'entreprise PRO, à Lancy (GE), qui emploie des personnes handicapées ou des hommes et des femmes qui se trouvent à la marge de l'économie traditionnelle.
Ce projet à la fois social et sanitaire a été rendu possible grâce à un partenariat public-privé, ont indiqué mardi ses initiateurs, parmi lesquels figure le banquier privé Patrick Odier, qui préside la Task Force HUG Covid-19. Une machine à masques a été achetée grâce à de l'argent de la Fondation Hans Wilsdorf.
Les masques sont destinés dans un premier temps au personnel soignant des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et du CHUV. Une fois la production sur les rails, d'autres hôpitaux, cliniques ou partenaires locaux pourront en acquérir au prix coûtant fixé entre 1 franc et 1 franc 50 l'unité.
«Nous sommes capables de fabriquer 200'000 masques par mois», a relevé Ivan Haro, le directeur général de PRO, devant les médias. En cas de besoin, la production mensuelle pourra être doublée ou triplée. Les masques ont deux différentes tailles pour s'adapter à la tête de chacun.
Vulnérabilité
L'idée de produire localement des masques de protection a germé lors de la première vague épidémique de Covid-19, il y a tout juste une année. Le manque de matériel médical de qualité était alors criant et la concurrence entre les pays a été féroce pour en obtenir. La dépendance vis-à-vis de l'étranger a aussi été un signal alarmant.
Pour le conseiller d'Etat Mauro Poggia, il faut tirer les leçons des erreurs du passé. Avoir des masques «Geneva made» est tout à notre honneur, a-t-il ajouté. Le projet n'est que du «bon sens». Il est utile à la société et permet en même temps d'aider des personnes peinant à trouver des débouchés dans le monde du travail.
Les masques FFP2 offrent une plus haute protection que les traditionnels masques chirurgicaux, mais sont moins agréables à porter. Epousant mieux les contours du visage, ils permettent de filtrer 94% des particules en suspension dans l'air. Ils sont destinés en priorité aux professionnels de la santé.