Infrastructures sportives Un stade écologique à Lausanne

ATS

12.8.2020 - 14:22

Le nouveau stade de la Tuilière à Lausanne se met au vert. La Ville a présenté les divers aménagements extérieurs – nichoirs, mares, prairies – qui bordent l'antre du Lausanne-Sport et doivent lui permettre de minimiser son impact écologique.

Alors que les travaux du stade sont presque terminés, «la nature doit pouvoir reprendre ses droits», a indiqué mercredi devant la presse Natacha Litzistorf, la municipale lausannoise en charge du logement, de l'environnement et de l'architecture.

L'élue verte a rappelé que la Ville, en tant que maître d'ouvrage, avait pris des engagements écologiques au moment d'entamer le chantier. «Ces promesses ont été tenues: le cadre naturel a été respecté et même sublimé. C'est un petit paradis pour la faune et la flore», a-t-elle affirmé.

Parmi ces différents aménagements, cinquante nichoirs ont été fixés sur les parois extérieures du stade. Ils sont destinés à abriter des martinets noirs, qui figurent sur la liste des espèces potentiellement menacées.

«Nous espérons pouvoir créer une nouvelle colonie», a relevé Joanna Fowler, architecte et cheffe de projet. Elle a précisé que le bruit et la présence humaine ne perturbaient pas le martinet, sachant que le futur stade du LS pourra accueillir jusqu'à 12'000 personnes.

Cet oiseau est, en revanche, beaucoup plus sensible au chant de ses congénères. Raison pour laquelle un enregistrement du chant du martinet noir tourne déjà en boucle sous les gradins du stade pour l'inciter à venir s'y installer.

Cohabitation

Outre le stade principal, l'ensemble du centre sportif de la Tuilière a bénéficié d'aménagements. Plusieurs petits biotopes ont été répartis autour des neuf terrains du complexe, à l'image des onze mares construites pour accueillir des batraciens. S'y ajoutent des tas de pierres pour les reptiles, des amas de branches pour les insectes et 2,7 hectares de prairies, où 400 arbres et 11'000 arbustes ont été plantés.

L'utilisation de ces espaces crée «une plus-value écologique immense» et permet à la nature de «respirer», a souligné Emmanuel Graz, architecte-paysagiste et coordinateur du projet. Il a ajouté que la Ville de Lausanne procédait déjà de la sorte depuis plusieurs années pour ses parcs. «Le maître-mot, c'est cohabitation», a-t-dit.

Zone tampon

Cet impératif a été particulièrement respecté pour le stade de la Tuilière, situé sur les hauts de la ville, à proximité de la campagne et de la zone protégée du Petit-Flon, a expliqué M. Graz.

Pour Natacha Litzistorf, ce projet constitue la preuve qu'il est possible de créer de grandes infrastructures «tout en respectant la nature.» La municipale a aussi rappelé que le stade lui-même a été construit dans un souci écologique, notamment avec la pose de panneaux solaires, l'installation d'une toiture végétalisée et d'un bassin de rétention.

Après avoir pris du retard en raison du coronavirus, la construction du stade est entrée dans sa dernière phase. Le gazon synthétique a été posé et le premier match du Lausanne-Sport pourrait avoir lieu en novembre prochain.

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