Expérience à Genève Dans la peau d'un otage du Hamas, ils ressortent en larmes

sn, ats

6.2.2024 - 15:42

Des cris, des odeurs ou des tirs. Lundi et mardi, des diplomates ou des curieux ont pu pendant quelques minutes se mettre dans la peau d'un otage du groupe radical palestinien dans un tunnel du Hamas répliqué dans un conteneur sur la Place des Nations à Genève.

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L'expérience ne dure que trois minutes mais elle a bouleversé certains ambassadeurs ou des humanitaires, sortis en larmes de ce site de six mètres sur deux mètres quarante. «C'était notre objectif», admet à Keystone-ATS l'un des organisateurs.

Le collectif citoyen genevois qui a prévu ce dispositif a dialogué avec l'association des proches d'otages en Israël pour rendre celui-ci «le plus authentique possible». Des indications ont aussi été prises auprès de l'armée israélienne.

Après une entrée au niveau de toilettes exigües surmontées d'une bannière du Hamas, chaque participant arrive dans une petite pièce après un couloir refermé par une grille. Il entend alors des sons originaux du massacre du 7 octobre dernier, mais aussi des cris de victimes, des tirs d'armes ou l'impact de bombardements qui secouent l'infrastructure.

Sur le sol, un matelas est jonché de vêtements d'enfants maculés de sang. Une lumière reflète ensuite des portraits d'otages encore retenus. «Ils sont en danger» et «faites-leur savoir qu'ils ne sont pas seuls», affichaient des slogans. Lundi, les familles d'une dizaine de femmes encore retenues étaient également présentes.

Mardi, à l'extérieur, un autre organisateur égrainait les noms des 136 personnes au total qui sont toujours otages, dénonçant des crimes de guerre contre elles. Ce projet pilote pourrait ensuite continuer dans d'autres villes en Suisse ou dans d'autres pays. «Il est encore trop tôt pour le dire», affirme un organisateur. «Mais il y a suffisamment d'attention pour poursuivre», également selon lui.