Coup d'accélérateur Une commission temporise en matière d'énergie solaire

kigo, ats

12.5.2023 - 20:10

Dans le cadre de la grande réforme de l'énergie, le National veut donner un coup d'accélérateur au solaire. Mais la commission compétente du Conseil des Etats temporise. Elle soutient l'orientation, mais les nouvelles normes ne doivent pas porter atteinte à la propriété privée et à la souveraineté des cantons.

(photo d'illustration).
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KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Keystone-SDA, kigo, ats

Actuellement, les nouveaux bâtiments de plus de 300 m2 doivent être équipés d'une installation solaire. Les députés ont décidé que des panneaux photovoltaïques doivent également être posés sur les toitures des grands bâtiments lors de rénovations. La commission n'en veut pas.

A la place, elle propose, par 6 voix contre 4 et 2 abstentions, de transposer dans le droit en vigueur, sans limites de temps, l'obligation d'utiliser l’énergie solaire sur les bâtiments d'une surface supérieure à 300 m2, conformément à la décision prise dans un autre projet sur le solaire, déjà bouclé. Une minorité suit le National, mais uniquement pour les nouvelles constructions et les assainissements de toiture, indiquent vendredi les services du Parlement.

En revanche, la commission suit les députés, par 7 voix contre 3, concernant l'obligation de construire des panneaux photovoltaïques sur les nouveaux parkings de plus de 250 m2 à partir de 2030. Les parkings existants de plus de 500 m2 doivent avoir cinq ans de plus pour s'en doter.

Une minorité souhaite biffer complètement cette obligation. Une autre aimerait qu'elle s’applique aux nouvelles places de stationnement à partir d’une surface de 500 m2 et aux places de stationnement existantes à partir de 1000 m2.

Organisations mécontentes

La commission s'est aussi prononcée sur une série d'autres points de la réforme, concernant notamment les débits résiduels et l'interdiction des installations solaires dans les biotopes d'importance nationale.

Des organisations écologistes ont vivement critiqué la décision de la commission. Il est «regrettable» que cette dernière n'ait pas suivi le National, estime la Fondation suisse pour l'énergie. Aux yeux du WWF, le vote de vendredi empêche que «soient mises à profit les surfaces les plus simples et les plus avantageuses pour l'énergie solaire».

Birdlife a manifesté son «incompréhension». Il conviendrait d'utiliser pleinement le potentiel offert par les toits et les infrastructures, car cela ne fait peser aucun danger sur la biodiversité, relève l'organisation. Quant aux Verts, ils ont menacé de lancer une initiative solaire au cas où le Parlement ne corrigerait pas le tir.