Conditions de travail «déplorables»Une entreprise de restauration dans le viseur du SIT et d'Unia
tb, ats
26.10.2023 - 17:24
A Genève, les syndicats Unia et SIT ont dénoncé jeudi les conditions de travail «déplorables» au sein d'une entreprise de restauration qui exploite plusieurs points de vente à l'aéroport. Sous couvert d'anonymat, des employés ont affirmé devoir uriner dans des gobelets faute de pouvoir prendre une pause.
Keystone-SDA, tb, ats
26.10.2023, 17:24
26.10.2023, 18:14
ATS
Entourés de syndicalistes, des employés masqués ont déployé une banderole devant l'aéroport, sur laquelle était écrit «Stop au non-respect des conditions de travail». Ils ont symboliquement brandi des récipients contenant un liquide jaune ressemblant à de l'urine.
«En négociation depuis plusieurs mois avec cette entreprise, nous sommes aujourd'hui dans une impasse», a relevé jeudi devant la presse Julien Repond, secrétaire syndical du SIT. En dénonçant publiquement cette société, les syndicats espèrent débloquer la situation. En cas d'échec, ils saisiront les voies judiciaires et sont prêts à engager différents moyens de lutte.
«Méthode de gangster»
Pascal Pétroz, l'un des administrateurs de Canonica SA, l'entreprise visée, regrette le procédé des syndicats «qui s'épanche par voie de presse». «Nous considérons que la négociation est toujours en cours et que cette attitude pousse à la rompre unilatéralement», a-t-il indiqué à Keystone-ATS.
«Scandalisé par ces «méthodes de gangster», l'administrateur rappelle que les deux parties s'étaient engagées à la confidentialité autour de ces négociations. Afin de respecter cet engagement, il ne commentera pas les différentes exigences du personnel.
Parmi ces revendications figure la prise en compte du temps de déplacement entre les vestiaires et le lieu de travail. Il faut souvent compter plus d'un quart d'heure pour se rendre sur le point de vente, compte tenu de la distance importante et des contrôles de sécurité, a relevé un employé.
Pas de remplaçants
Les syndicats déplorent le fait que les erreurs de caisse doivent être financièrement compensées par les employés. Autre problème récurrent dénoncé par les salariés: le manque de remplaçant. Il est fréquent d'uriner dans des gobelets à l'arrière d'un point de vente afin de ne pas quitter son poste, ont relevé plusieurs employés.
Les syndicats dénoncent aussi une forte pression mise sur le personnel et des menaces de licenciement, délétères pour l'ambiance de travail. Unia et le SIT estiment aussi que la société a «volé aux employés des milliers d'heures de RHT», faisant rattraper par la suite ces heures pourtant indiquées sur le planning comme étant des RHT.