Droits humains Une experte de l'ONU demande un couloir humanitaire à Koursk

sn, ats

23.9.2024 - 14:57

Plusieurs effets des affrontements à Koursk inquiètent la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la Russie (archives).
Plusieurs effets des affrontements à Koursk inquiètent la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la Russie (archives).
ATS

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur la Russie Mariana Katzarova demande un couloir humanitaire pour les civils bloqués à Koursk entre armées ukrainienne et russe. Lundi à Genève, elle a alerté sur les crimes de détenus libérés pour combattre à leur retour du front.

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Jusqu'à 1000 civils seraient actuellement bloqués dans l'ouest de la Russie depuis l'incursion ukrainienne récente qui a porté la guerre sur le territoire russe. Ils ont le droit «à une attention», a dit à la presse la Bulgare, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU.

Selon elle, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l'ONU doivent pouvoir accéder à ces personnes. Mais «il faut l'accord des deux gouvernements, ceux de l'Ukraine et de la Russie», a-t-elle ajouté.

Elle déplore aussi que les soldats ukrainiens détenus en Russie ne soient pas considérés par Moscou comme des prisonniers de guerre. Une attitude qui permet à la Russie d'affirmer qu'ils ne sont pas protégés par les Conventions de Genève. La présidente du CICR Mirjana Spoljaric avait rencontré la semaine dernière à Moscou plusieurs responsables dont le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Inquiétude pour les femmes

Depuis l'incursion, la rapporteuse spéciale a encore observé «différents signaux» de mouvements de protestations de femmes de soldats postés à la frontière avec l'Ukraine, sans que de nombreuses arrestations aient été menées. «Je suis inquiète» parce qu'"elles pourraient être les prochaines prisonnières politiques», ajoute-t-elle.

Dans son rapport publié à il y a quelques jours, Mme Katzarova avait estimé que la situation des droits humains s'était largement détériorée depuis un an en Russie. Elle cible notamment un «système structuré de violations, soutenu par l'Etat» au travers de nouvelles législations qui imposent de nombreuses restrictions. La surveillance en ligne est désormais aussi importante, selon elle.

Le nombre de prisonniers politiques, plus de 1300 au moins, a augmenté. Mme Katzarova dénonce encore des détentions arbitraires de ressortissants étrangers avec des «accusations fabriquées» pour ensuite favoriser des échanges de prisonniers avec des Russes à l'étranger. Et de la torture ou des abus en prison qui rappellent ceux de la période soviétique, a-t-elle ajouté lundi.

Crimes au retour de détenus

Autre problème, l'envoi en Ukraine de personnes condamnées pour de lourds crimes est désormais une politique officielle du ministère russe de la défense depuis mars dernier. Or, «de nombreuses parmi eux ont perpétré de nouveaux crimes violents à leur retour», selon la rapporteuse spéciale.

De même que des soldats qui n'étaient pas d'anciens prisonniers. La rapporteuse spéciale se dit inquiète des violences sexuelles ou, dans le Caucase, des mariages forcés et des mutilations de femmes.

Il y a un an, la Bulgare avait affirmé que le pays faisait face à la pire situation de droits humains depuis la période stalinienne. Selon elle, aucune opposition politique en sécurité n'est plus possible en Russie.