300 mètres minimum Une initiative demande d'éloigner les décharges des habitations

za, ats

21.2.2023 - 18:07

A Genève, une initiative législative cantonale est lancée pour instaurer une distance minimale de 300 mètres entre les décharges pour les matériaux d'excavation et les zones d'habitation. Des projets à Bellevue et Vessy inquiètent des citoyens.

A Genève, une initiative législative cantonale vient d'être lancée pour instaurer une distance minimale de 300 mètres entre les décharges pour les matériaux d'excavation des chantiers et les zones d'habitation (illustration).
A Genève, une initiative législative cantonale vient d'être lancée pour instaurer une distance minimale de 300 mètres entre les décharges pour les matériaux d'excavation des chantiers et les zones d'habitation (illustration).
ATS

Keystone-SDA, za, ats

L'initiative «Exploitations à proximité des habitations: une distance minimale afin de mieux préserver la santé publique» a été publiée lundi dans la Feuille d'avis officielle, a constaté Keystone-ATS. Elle demande l'ajout d'un nouvel article dans la loi sur les gravières afin de protéger la santé des riverains et de limiter les nuisances grâce à une distance minimale de 300 mètres.

«En tant que médecin, je relève que les risques liés à la santé sont importants. Les études montrent que les taux de particules fines sont élevés jusqu'à 300 mètres. Et la silice, que l'on trouve dans le sol genevois, peut provoquer des maladies auto-immunes et des cancers», a expliqué mardi Ulla Birk, membre du comité d'initiative et coprésidente du Comité contre les décharges de terres d'excavation.

Vision à long terme

Genève veut traiter dans le canton les déblais de gravier et de terre provenant des chantiers de construction. Plusieurs sites sont projetés. «A Vessy, la décharge prévue serait à moins de 100 mètres des habitations, ce qui est contraire au plan directeur», a indiqué Corinne Sery, membre du comité d'initiative.

Concernant le site de Bellevue, le plan directeur estimait son volume à un million de mètres cubes, alors que le projet présenté prévoit d'y entreposer le double, a précisé celle qui est par ailleurs présidente de l'Association de sauvegarde des intérêts de Collex-Bossy et de ses environs. L'association compte des membres dans les communes voisines, inquiets des poussières et de la circulation qui seront générées par cette décharge.

Mettant en avant l'exiguïté du canton et les nombreux projets de construction, les initiants défendent une vision à long terme. «Lorsque les sites prévus seront pleins, il faudra ouvrir d'autres décharges. Personne ne sera à l'abri. Il s'agit de préserver la santé des habitants du canton», a avancé Mme Sery. Les initiants ont jusqu'au 20 juin pour récolter 5479 signatures valables.