NucléaireUne nouvelle initiative à Genève sans experts russes pour le moment
sn, ats
20.6.2022 - 10:38
Une initiative démarre depuis Genève pour réunir des experts des grandes puissances autour de la menace nucléaire et ses liens avec les nouvelles technologies. Aux Américains, Français, Chinois et Britanniques devraient s'associer à terme des homologues russes.
Keystone-SDA, sn, ats
20.06.2022, 10:38
ATS
Lancée lundi au Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) par plusieurs organisations, cette action, prévue sur deux ans, doit permettre de ramener la discussion à un niveau moins politique pour tenter de favoriser des avancées. Outre le nucléaire, les missiles hypersoniques, l'intelligence artificielle (IA) ou encore les biotechnologies seront également abordées.
Parmi les objectifs, les experts devront se pencher notamment sur le dialogue sécuritaire qui avait lieu régulièrement entre les Etats-Unis et la Russie à Genève avant la guerre en Ukraine. Or aucun représentant russe ne sera présent dans un premier temps. «A plus long terme, nous souhaitons que la Russie soit associée au dispositif», ont dit à Keystone-ATS les organisateurs dont le directeur du GCSP, Thomas Greminger.
Cette situation n'est pas liée à la récente éviction de Moscou du Conseil de fondation du GCSP par les dizaines d'autres d'Etats membres. Celle-ci «n'affecte pas directement les activités opérationnelles du Centre et elle ne le fera pas non plus pour cette initiative», affirme M. Greminger.
«Notre objectif est de rassembler des acteurs» qui divergent pour trouver des solutions, dit-il, aux côtés des autres organisateurs. Ceux-ci souhaitent ensuite que les avancées auxquelles aboutiront ces experts soient relayées auprès des gouvernements des cinq grandes puissances. Des consultations seront menées.
Pas prévus pour l'Ukraine
Selon ces organisations, le recours par la Russie à l'arme nucléaire dans le conflit ukrainien ne peut être entièrement exclu mais il est peu probable. Le président Vladimir Poutine avait demandé de mettre en alerte l'appareil nucléaire russe.
L'initiative a été pensée avant cette guerre pour aborder le désarmement nucléaire sur le plus long terme. Les Etats-Unis et la Russie rassemblent toujours près de 90% des armes nucléaires. Près de 3000 peuvent être lancées dans les 5 à 10 minutes après une décision. Et aucune des grandes puissances ne s'engage à ne pas y recourir en premier.
Or les nouvelles technologies «augmentent la menace d'un assaut nucléaire», ajoutent les organisateurs. Elles vont rendre cette question imprévisible, notamment en raison de la vitesse des missiles hypersoniques. Ceux-ci peuvent porter des charges de 1000 tonnes, environ 60 fois plus importantes que les armes nucléaires utilisées jusqu'à présent.
Le nucléaire «est plus dangereux que jamais», ont dit les organisateurs. Les missiles vont de plus en plus porter plusieurs armes qui pourront affecter plusieurs cibles. Et le nombre de victimes devrait être plus important. Avec les représailles probables, «des millions» en quelques heures, disent les institutions derrière l'initiative. Autre problème, les dispositifs pourraient être visés par des cyberassauts, selon elles.