Jeunesse suisse Une partie des jeunes voient une menace dans l'islam

ATS

2.11.2017 - 12:36

Berne

Selon une bonne partie des jeunes adultes, les musulmans menacent le mode de vie suisse. Mais ce résultat est à prendre avec des pincettes. L'enquête sur les jeunes publiée vendredi tend par ailleurs à montrer un hiatus entre tradition et individualisme croissant.

A la question de savoir quel type de groupe religieux représentent une menace pour le mode de vie suisse, 46% des jeunes ont répondu les musulmans, 18% les juifs, 13% les athées et les sans confession, 11% les chrétiens, 10% les hindous et 9% les bouddhistes. Mais il faut se garder de toute généralisation, selon les auteurs de l'enquête fédérale auprès de la jeunesse ch-x menée en 2012-2013.

En effet, 20% des 50'000 conscrits et 1'800 Suissesses interrogés n'ont pas répondu à cette question. Pour certains, ce serait parce qu'ils rejettent ce genre de raisonnement. Pour d'autres, ce serait par lassitude, ce thème se trouvant en fin d'un questionnaire portant sur de nombreux objets.

Les jeunes prêts à considérer les musulmans comme une menace pour le mode de vie suisse ont plutôt un niveau bas de formation, vivent en milieu rural et sont des hommes. Ce sont les mêmes catégories qui développent ce genre de sentiment envers les juifs.

Les membres d'églises libres ou évangéliques ont davantage tendance à stigmatiser les musulmans. Ces derniers sont pour leur part plus nombreux à voir une menace de la part des juifs.

Famille traditionnelle

D'une manière générale, selon les auteurs de l'étude, les jeunes adultes seraient écartelés entre le désir de réalisation personnelle qui peut prendre de plus nombreuses formes grâce surtout aux nouveaux médias et l’attachement à des structures traditionnelles, par nature plutôt collectives.

69% des sondés souhaitent se marier. La moitié des personnes interrogées mentionnent l’importance des motifs religieux dans cette décision. 73% désirent des enfants, tout en posant certaines conditions (relation stable, revenu suffisant et assuré, souhait partagé par les deux partenaires).

Une majorité des hommes et des femmes interrogés préfère un modèle dans lequel l’homme travaille à plein temps alors que la femme ne le fait qu'à temps partiel ou se consacre entièrement à la famille. Un travail du père à temps partiel pendant les premières années est davantage envisagé par les hommes issus d'une famille avec un niveau de formation plus élevé et par les femmes citadines.

Nouveaux médias

Le plus grand changement constaté au fil des enquêtes est l'importance toujours plus grande des nouveaux médias. Internet, l’ordinateur et les consoles de jeux sont très répandus. 86% des jeunes surfent au moins une fois par jour sur la Toile. 40% des sondés jouent au moins une fois par semaine aux jeux vidéos. Les préférences vont aux jeux de sport et de tirs.

Les médias traditionnels ne sont pas en reste. 75% des jeunes écoutent la radio pendant une heure au moins chaque jour et 66% font de même avec la télévision.

Individualisme

Les jeunes adultes ont de grandes attentes vis-à-vis de leur avenir professionnel. 35% se voient à 35 ans dans une profession académique, 15% estiment probable d’occuper un poste de cadre supérieur.

Pour le reste, l'enquête montre que les jeunes ne sont souvent plus religieux au sens traditionnel du terme. Ils développent plutôt leurs propres croyances.

84% des sondés déclarent une appartenance religieuse. Mais seul un quart se décrit comme croyant tandis que plus de la moitié se déclare irréligieuse. Beaucoup ne croient plus en un Dieu personnel, mais à l’existence d’une puissance spirituelle supérieure.

Les éléments de foi taxés traditionnellement de superstitions sont généralement sans importance. Une claire majorité des jeunes ne croient pas aux guérisseurs, aux diseurs de bonne aventure et à l’astrologie. Mais une petite moitié d’entre eux pensent que les porte-bonheur portent effectivement bonheur.

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ATS