Décès d’Elizabeth II «Elle était donc mortelle», dit la presse suisse

bas, ats

9.9.2022 - 07:02

La fin d'une reine éternelle, qui a placé le devoir avant tout: la presse suisse rend hommage à la reine britannique Elizabeth II, décédée jeudi à l'âge de 96 ans. Les journaux mettent en garde face au «gouffre» qui s'ouvre devant les Britanniques et le Royaume-Uni.

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ArcInfo/Le Nouvelliste: «Elle était donc mortelle», s'étonnent ArcInfo et Le Nouvelliste, remarquant les 70 ans de règne de la reine britannique Elizabeth II, décédée jeudi. «Nous avions fini par l'oublier devant la longévité de son règne. Cet été, lors de son jubilé de platine, elle avait montré des signes de faiblesse, mais c'était la reine, que diable [...] Elizabeth II a rendu son dernier souffle, et c'est la planète qui vacille [...] Sans elle, qui sait ce qu'il adviendra [de la monarchie, ndlr]. Aujourd'hui, deux choses sont sûres: Sa Majesté va vraiment beaucoup nous manquer. Et God Save the King».

La Tribune de Genève/24 Heures: «La reine a servi son pays jusqu'à son dernier souffle», constatent la Tribune de Genève et 24 Heures. Elle est restée «fidèle au serment qu'elle avait fait à l'âge de 21 ans: 'consacrer ma vie, qu'elle soit longue ou courte, à votre service et au service de la grande famille impériale' [...] Son sens du devoir est resté aussi absolu qu'au premier jour. Lui donnant encore la force d'introniser, mardi à Balmoral, le quinzième premier ministre de son règne. Une reine au travail, dans les ultimes instants de son existence».

Le Temps: «La mort d'Elisabeth II ouvre un gouffre immense pour la Grande-Bretagne», note Le Temps. Elle «n'emporte pas seulement avec elle un pan immense de l'histoire britannique et mondiale. Elle forcera sans doute la Grande-Bretagne à faire également le deuil définitif de sa grandeur passée. La couronne qui ornait la tête de la monarque n'en faisait pas seulement l'emblème de l'unité du royaume britannique, mais aussi la cheffe d'Etat de 15 autres royaumes du Commonwealth et une figure centrale au sein d'une ribambelle formée de 41 autres pays, républiques et monarchies confondues [...] Sa suite n'est pas assurée».

Tages-Anzeiger/Basler Zeitung/Berner Zeitung: «'Le roc' de la Grande-Bretagne moderne n'est plus», écrivent le Tages-Anzeiger, la Basler Zeitung et la Berner Zeitung. «Le monde ne verra probablement plus jamais une telle vie. La reine a marqué une époque – grâce à elle, la monarchie est devenue un pilier stabilisateur dans la construction de l'Etat britannique [...] La couronne n'est pas une simple coiffe et encore moins une série Netflix. La couronne est le plan directeur d'un État qui ne connaît pas de constitution et qui doit donc faire évoluer et moderniser avec précaution ses symboles, sa tradition et ses institutions».

Neue Zürcher Zeitung: Pour la NZZ, «la Grande-Bretagne vit un profond bouleversement [...] La reine Elizabeth II ayant symbolisé la monarchie pour des générations de Britanniques, beaucoup d'entre eux ne peuvent et ne veulent pas imaginer un monde sans la reine [...] La reine a toujours su garder son calme, répondant ainsi aux besoins de stabilité et de continuité d'une époque où peu de choses semblent pouvoir durer. Pour beaucoup de ses sujets, elle était devenue une projection sur laquelle se reflétaient leurs propres désirs irréalisables de dignité et de conduite de vie appropriée».

Blick: «La reine aimait les gens, les accompagnait à travers les crises et les scandales», relève le Blick. «Sa promesse était: ensemble, nous y arriverons. C'est ce qui a fait d'elle le roc des personnes déstabilisées et sans espoir. Elle était admirée et respectée dans le monde entier pour sa fermeté et aussi pour ses 70 ans au service de la couronne britannique. Quel long mandat!»

Luzerner Zeitung/St. Galler Tagblatt/Aargauer Zeitung: C'est «une reine pour l'éternité», selon la Luzerner Zeitung, le St. Galler Tagblatt et l'Aargauer Zeitung. «Elle représentait l'humanité, la stabilité et a marqué la Grande-Bretagne jusqu'à la fin [...] Il ne fait aucun doute que la mort de la monarque représente une profonde césure et une mise à l'épreuve pour le Royaume-Uni, secoué par les conséquences du Brexit et les tentatives de scission. Mais c'est aussi un moment historique pour les 14 Etats indépendants dont la reine est restée la cheffe jusqu'au bout, dans la lointaine Londres».