Environnement - NE Val-de-Ruz (NE) éteint son éclairage public

ATS

6.11.2018 - 09:49

La pollution lumineuse est une des causes de disparition des insectes volants (photo symbolique).
La pollution lumineuse est une des causes de disparition des insectes volants (photo symbolique).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le Conseil général de Val-de-Ruz (NE) a décidé lundi soir l'extinction de son éclairage public. Avec ses 15 villages et ses quelque 17'000 habitants, la vallée devient la plus grande commune de Suisse à éteindre ses lampadaires.

Le législatif a accepté d'éteindre son éclairage public de minuit à 4h45, à l'exception des passages pour piétons, dès la fin de l'année prochaine. L'expérience concluante menée dans des localités de la commune, soit au Pâquier et à Fontaines, a poussé le Conseil communal à l'étendre à l'ensemble du territoire.

Un crédit de 160'000 francs, dont le financement se fera via un prélèvement dans le fonds de l'énergie, a été accepté lundi soir pour pouvoir mettre en place cette modification.

Sur les 4200 heures annuelles d’éclairage sur le territoire de la commune, il y aura 1700 heures d’extinction, soit une économie de 173'000 kWh ou 34'000 francs environ, selon le rapport au Conseil général. La motivation principale à cette décision n'est toutefois pas financière, mais la lutte contre la pollution lumineuse.

Pour l'Agence suisse pour la protection de l'environnement nocturne (Lamper), la seule "ombre au tableau" est l'exigence du Service cantonal des ponts et chaussées qui demande à la commune de maintenir allumés ses passages pour piétons, ce qui représente environ 10% des candélabres. Lamper reproche au canton d'imposer "sans aucune base légale" des mesures aux communes.

"Une recommandation a été déposée au Grand Conseil demandant au Conseil d'Etat de revoir sa position", explique Laurent Debrot, secrétaire général de Lamper et député vert, cité dans le communiqué. Lamper rappelle que la pollution lumineuse est la deuxième cause de disparition des insectes volants.

"Faux sentiment de sécurité"

Dans son explication à destination des communes neuchâteloises, Lamper explique que plus de 12'000 communes françaises pratiquent déjà l'extinction, dont des villes de plus de 60'000 habitants comme Mérignac. Ces dernières ont constaté une réduction du tapage nocturne, des incivilités et de la petite délinquance.

Selon Lamper, "l'éclairage ne saurait garantir à lui seul la sécurité des piétons et des cyclistes. Au contraire, il pourrait même donner un faux sentiment de sécurité pouvant occasionner des comportements téméraires".

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