Valérie DittliLa Vaudoise de coeur qui veut transformer Le Centre
sj, ats
23.3.2022 - 15:17
Arrivée 7e dimanche au 1er tour de l'élection au Conseil d'Etat vaudois, la jeune zougoise Valérie Dittli a créé la surprise dans le landerneau politique du canton. Outre un siège au château St-Maire, elle vise aussi la transformation du Centre Vaud (ex-PDC) qu'elle préside.
23.03.2022, 15:17
ATS
À 29 ans, elle se dit elle-même surprise mais très heureuse et surtout reconnaissante du soutien de la population vaudoise, canton qu'elle a adopté en venant terminer ses études de droit à l'Université de Lausanne il y a six ans environ. Lucide, elle est toutefois consciente que le fait d'avoir figuré sur la liste de l'alliance de droite (PLR, UDC et Centre) l'a propulsée en avant.
«C'est sûr que je profite beaucoup de cette alliance. Cette campagne politique est aussi une façon de faire connaître nos idées centristes», confie à Keystone-ATS l'avocate-stagiaire, doctorante en droit des successions, grande admiratrice de l'ex-conseillère fédérale centriste Doris Leuthard.
Travail de longue haleine
Si Valérie Dittli vise le gouvernement vaudois, c'est d'abord par passion pour la politique et la collectivité publique, mais également pour faire parler du renouveau du Centre Vaud, formation dont elle a pris la présidence en septembre 2020.
«Aujourd'hui, Le Centre Vaud est constitué d'une nouvelle équipe. Le parti est encore en reconstruction. C'est un travail de longue haleine. Nous allons progresser petit à petit. Nous enregistrons déjà l'arrivée de nombreux nouveaux adhérents», explique Valérie Dittli, qui a échoué dimanche à faire son entrée au Grand Conseil. Elle avait aussi tenté sa chance aux élections communales au printemps dernier, à l'exécutif lausannois, n'obtenant que 5,7%.
Lors de la prochaine législature cantonale, il n'y aura aucun représentant de cette formation dans l'hémicycle. Le parti centriste n'a par ailleurs jamais été représenté au Conseil d'Etat vaudois.
Une affaire qui a fait du bruit
Celle qui s'est donc donné comme mission de le redresser avait fait parler d'elle dans les médias en mai 2021 lorsqu'elle avait annoncé, contre leur gré, la retraite politique des deux caciques du parti Claude Béglé et Jacques Neirynck. L'affaire avait fait beaucoup de bruit. M. Béglé a depuis démissionné du parti, mais pas M. Neirynck avec qui le Centre Vaud avait annoncé avoir trouvé une entente.
«Les rivalités entre les deux personnalités empoisonnaient la vie du parti depuis trop longtemps», dit-elle. C'est sa soeur Laura – présidente du PDC Zoug et qui lui a transmis le goût de la politique – qui lui a conseillé d'aller scruter de plus prêt ce PDC Vaud. On est en 2016 et Valérie Dittli est choquée par ce qu'elle découvre lors d'une assemblée. Elle prendra d'abord la présidence de la section des jeunes puis celle du parti pour un coup de balai.
Entre soutiens et critiques, elle ne se démonte pas. La «rupture radicale» avec le passé est consommée. M. Béglé parlera de «manière autocratique», M. Neyrinck de «manière sauvage». Mme Dittli finira par s'excuser.
«Franche et directe»
Elle reconnaît volontiers qu'elle à un côté «très franc et très direct». Mais sa principale qualité, selon elle, et qu'elle doit à son père paysan, «c'est la modestie». Ses colistières et colistiers de l'alliance de droite louent, pour leur part, «son très grand dynamisme et sa détermination».
Avec la formation et le réchauffement climatique, l'agriculture est d'ailleurs l'un de ses trois sujets politiques de prédilection. Mieux défendre le monde paysan et promouvoir une agriculture de qualité et de proximité font partie de ses engagements.
Elle souhaite aussi plus d'investissements et d'innovation dans la formation et une hausse du nombre de jeunes choisissant la voie de l'apprentissage. Aux attaques sur son inexpérience, elle tente de répondre par un style différent et des idées nouvelles, qui collent à sa génération.
En dehors de la politique, Mme Dittli dit beaucoup pratiquer le vélo, notamment dans la campagne autour de Vers-chez-les-Blanc où habitent les parents de son amoureux. Elle se dit très proche de la nature. Chaque été, elle donne un coup de main à la ferme familiale à Oberägeri (ZG), où elle a grandi, notamment pour faire les foins. Elle se ressource sinon aussi dans les livres et les expositions.