Grand Conseil VS Valais: l'aide au suicide à l'EMS divise

ATS

6.5.2019 - 15:38

L'assistance au suicide dans les EMS suscite des divisions entre représentants du Haut et du Bas au Parlement valaisan (photo d'illustration).
L'assistance au suicide dans les EMS suscite des divisions entre représentants du Haut et du Bas au Parlement valaisan (photo d'illustration).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Inscrire le suicide assisté dans les EMS comme un droit dans la loi valaisanne divise au parlement. Si le Conseil d’Etat veut maintenir la liberté actuelle laissée aux médecins, la Commission de la santé défend une équité de traitement pour tous les patients.

Réuni lundi, le législatif cantonal s'est montré divisé sur la question. Il y a clairement un clivage géographique: les députés du Haut-Valais défendent plutôt la position de l'exécutif. Les représentants du Bas-Valais se rallient en majorité à la commission. Pour des questions d'ordre éthique et religieux, plusieurs voix ont dit craindre une banalisation du passage à l'acte.

L'assistance au suicide est aujourd'hui possible seulement dans une partie des EMS en Valais. La commission de la santé du Grand Conseil, a donc proposé d'instaurer une stricte équité entre tous les résidents d'établissements.

«Il ne s'agit pas de choisir entre la vie et la mort, mais de laisser la possibilité de mourir autrement», a rappelé la députée PLR Sylvie Masserey Anselin. «Cette question n'a pas sa place dans une loi sur la santé», lui a répondu la députée du PDC du Haut, Gaby Fux-Brantschen. «C'est une responsabilité des EMS.»

Entrée en matière acquise

Les Verts défendent, eux, l'idée d'interdire de pratiquer la publicité. Pour le député PDC Vincent Roten, il faut surtout privilégier l'intérêt des patients et des familles.

En dépit des vives discussions, l'entrée en matière n'a toutefois pas été combattue. Tous les groupes politiques l'ont soutenue. Une bonne quarantaine d'amendements, dont trente de l'UDC du Valais romand (UDCVR), seront traités jeudi après-midi.

Le projet de loi soumis aux députés valaisans prévoit de stricts garde-fous pour avoir droit à l'assistance au suicide. La personne devra souffrir d'une maladie ou de séquelles d'un accident graves et incurables. Le retour à son domicile devra être jugé impossible. Enfin, le patient devra clairement expliciter son choix de bénéficier d'un suicide assisté.

Dans diverses prises de position, la Conférence des évêques suisses, l'évêché de Sion et l'association des soins palliatifs en Valais se sont prononcés pour le statu quo, soit la version du gouvernement. La nouvelle loi valaisanne sur la santé devrait entrer en vigueur en 2020.

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