Valais L'élection à huis clos du procureur général fait des vagues

La réélection du procureur général à huis clos cette semaine au Grand Conseil valaisan suscite incompréhension et critiques. Impressum et sa section valaisanne parlent d'un «scandale dans un Etat de droit». Le préposé à la transparence va demander des explications au parlement.

En décidant de délibérer à huis clos, les parlementaires ont «exprimé du mépris pour les médias et les journalistes dont la fonction est si importante dans une société démocratique. La liberté de la presse est bafouée», estiment vendredi dans un communiqué Impressum et l'Association de la presse valaisanne (APVs).

Sébastien Fanti, préposé à la protection des données et à la transparence du canton du Valais, va demander des explications au bureau du Parlement. «Personne n'a réellement saisi ce qui s'est passé, les gens s'interrogent. Ma compétence est de vérifier si la loi a été respectée», a-t-il déclaré à la télévision cantonale Canal 9.

Si la législation a été respectée, l'affaire sera close. Si tel n'est pas le cas, le préposé émettra une recommandation à l'attention du Parlement et si elle n'est pas suivie, une procédure devant les tribunaux est possible, a précisé le préposé.

Décision rare

Mercredi, le Grand Conseil valaisan n'a pas voulu discuter du sort du procureur général Nicolas Dubuis devant la presse et a débattu de l'élection du bureau du ministère public à huis clos. Un fait rare, utilisé par exemple lors d'une naturalisation contestée ou une demande de grâce pour des questions de protection de la personnalité.

Seul le groupe du PDC du Haut-Valais a pris la parole pour qualifier cette procédure «d'indigne de notre parlement». Les personnes non assermentées, dont les journalistes, ont été priées de quitter la salle.

A final, les cinq magistrats du bureau du ministère public ont été réélus. Mais contrairement aux quatre autres magistrats élus tacitement, Nicolas Dubuis a été réélu sur le fil par 64 voix contre 59 lors d'un deuxième tour.