FranceVaste contrôle dans les maisons de retraite, après un scandale
ATS
8.3.2022 - 16:21
Le gouvernement français a décidé de contrôler d'ici deux ans tous les établissements accueillant des personnes âgées dépendantes. Cette décision intervient après un scandale touchant un géant du secteur.
Keystone-SDA
08.03.2022, 16:21
ATS
Les 7500 maisons de retraite – publiques, associatives ou privées à but lucratif – de France seront toutes contrôlées et contraintes à davantage de transparence quant à leurs prestations et l'utilisation des fonds publics. 150 agents supplémentaires seront recrutés par les agences régionales de santé pour mener ce vaste contrôle.
Le secteur a été secoué fin janvier par la parution du livre-enquête «Les Fossoyeurs», dans lequel le journaliste Victor Castanet accuse le groupe privé Orpea d'avoir mis en place un «système» pour augmenter ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et des employés, en rationnant les repas, les protections hygiéniques ou la prise en charge médicale.
Depuis, une «vague de discrédit s'est abattue» sur les maisons de retraite, a relevé mardi la ministre française chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon. Or, «on ne peut accepter d'exposer tout un secteur aux doutes des Français (...) Pour recréer la confiance, nous voulons une transparence totale», a déclaré de son côté le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un déplacement dans un établissement public en région parisienne.
Programme contre la maltraitance
Les maisons de retraite devront publier chaque année sur un site internet dix indicateurs, dont leurs tarifs, le budget quotidien alloué aux repas ou encore les taux d'encadrement et d'absentéisme du personnel. Les résidents et leurs proches pourront évaluer les conditions d'hébergement et les services dans une enquête de satisfaction annuelle, elle aussi obligatoire. Les résultats de ce questionnaire seront affichés à l'accueil de chaque établissement.
Les 400'000 salariés du secteur bénéficieront d'un «programme de formation-action contre la maltraitance», et un dispositif de médiation sera créé entre les familles et les établissements. «Ces mesures étaient nécessaires», a réagi auprès de l'AFP Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le principal syndicat des maisons de retraite privées.
Quelques heures avant ces annonces, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté mardi matin devant le siège d'Orpea en région parisienne, pour dénoncer les «très mauvaises conditions de travail» des personnels du groupe privé.