Talus bichonnés Vaud cherche à favoriser la biodiversité le long des routes

gsi, ats

8.7.2021 - 14:59

Les bords de route doivent permettre de favoriser la biodiversité. Fort de ce constat, le canton de Vaud a changé ses pratiques en abandonnant l'usage de produits phytosanitaires ou en recourant à des fauches plus adaptées à la faune et la flore.

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La fauche le long des routes cantonales vaudoises est plus rare et plus tardive afin de préserver la biodiversité.
La fauche le long des routes cantonales vaudoises est plus rare et plus tardive afin de préserver la biodiversité.
ATS

Les talus le long des routes cantonales représentent 550 hectares, l'équivalent de 750 terrains de football. «Le potentiel pour y favoriser la biodiversité est important», a relevé la conseillère d'Etat Nuria Gorrite, jeudi devant la presse à Syens, au bord de la route de Berne.

La cheffe du Département des infrastructures a indiqué que les premières actions sur le terrain dataient de 2017, mais qu'elles étaient désormais systématiques. Pour y parvenir, les personnes chargées de l'entretien des routes ont reçu «une formation personnalisée», visant parfois à vaincre «une certaine résistance» aux nouvelles pratiques.

Mme Gorrite a pris l'exemple de plantes invasives comme le chardon qu'il fallait dorénavant arracher à la main, sans recours à des produits phytosanitaires. Le travail est, en revanche, facilité sur d'autres aspects, notamment les fauches qui sont plus rares, plus hautes et plus tardives. Ce mode d'entretien dit «différencié» s'avère également moins coûteux.

Appel du pied aux communes

L'Etat de Vaud souhaite aussi «embarquer» les communes pour qu'elles s'alignent sur les pratiques du canton, a poursuivi Béatrice Métraux, la cheffe du Département de l'environnement. Elle a expliqué qu'une charte venait d'être élaborée et qu'une quarantaine des communes avaient déjà suivi des cours de formation en juin.

«Les bords de route ne sont pas des espaces inutiles. Ils doivent servir à accueillir des espèces de plantes indigènes ainsi que la petite faune (insectes, amphibiens, reptiles)», a souligné Mme Métraux, affirmant que «tous les moyens sont bons pour lutter contre la dégradation de la biodiversité». Et tant pis pour ceux qui trouveront que ces talus ne sont pas «propres en ordre», a relevé la ministre des Verts.

La sécurité avant tout

Selon un premier inventaire réalisé en 2020, environ 30 hectares ont déjà été classés en «zones de biodiversité» nécessitant des mesures de gestion spécifiques.

Tous les bords de route ne peuvent toutefois pas voir fleurir des prairies, lorsque la visibilité des automobilistes pourrait être compromise. «Nous ne faisons aucun compromis sur les questions de sécurité», a assuré Laurent Tribolet, chef de la division entretien au sein de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR).

Le responsable a aussi expliqué que ses collaborateurs consacraient désormais un quart de leur temps à ces questions de biodiversité.

À noter finalement que les pratiques vaudoises font écho à celles de l'Office fédéral des routes. Celui-ci s'est fixé comme objectif, le long des autoroutes du pays, d'atteindre environ 20% de la surface des zones vertes en biodiversité.