VaudDeux plans d'affectation refusés ce week-end dans les urnes
nt, ats
24.9.2023 - 16:37
Dans le canton de Vaud, deux plans d'affectation communaux prévoyant des nouveaux quartiers à St-Sulpice et à Blonay-St-Légier ont été refusés dimanche par le corps électoral. Ces «niet» à de nouvelles densifications ne sont pas les premiers de l'année: d'autres projets immobiliers ont récemment été balayés dans les urnes, à Montreux et Crissier notamment.
24.09.2023, 16:37
24.09.2023, 17:30
ATS
A Blonay-Saint-Légier (VD), près de 12'000 habitants, le plan d'affectation (PA) «En Praz Grisoud» a été refusé massivement: 66,3% des votants ont glissé un nom dans l'urne. Le projet prévoyait la construction de 70 logements dans huit bâtiments sur une parcelle verte de 18'000 m2 appartenant à la multinationale Nestlé. Soutenu par la Municipalité et le Conseil communal, il a été soumis à un référendum spontané.
«Après Montreux, Jongny et Pully, il est évident que l'application de la Loi sur l'aménagement du territoire (LAT) pose des défis majeurs lors de sa mise en oeuvre au niveau communal», a réagi le syndic Alain Bovay.
Les opposants réunis dans un comité citoyen et un comité interpartis déploraient une trop forte densification. «David a battu Goliath», a constaté le conseiller communal Charles Morard de l'Entente Blonay St-Légier.
Occasion manquée
A St-Sulpice, le plan d'affectation (PA) «Sus le Jordil» a été refusé un peu moins nettement: 836 votants l'ont refusé contre 724 en sa faveur. Lancé voici plus de dix ans, il prévoyait la construction de 153 logements pouvant accueillir 310 habitants sur un terrain privé. Les appartements étaient destinés prioritairement aux Serpelious.
Pour la Municipalité, il s'agit d'une «occasion manquée de profiter d'un quartier bien pensé avec une densification relativement modérée». Le projet était en élaboration depuis plusieurs années. Suite aux nombreuses oppositions, il avait été remanié. Le plan d'affectation était soutenu par la Municipalité et le Conseil communal. Il avait fait l'objet d'un référendum.
Là aussi, les opposants s'inquiétaient de la densification que provoquerait ce projet dans la commune de 4900 habitants. Leurs arguments étaient liés au surplus de trafic et à la pression sur les infrastructures.
Densification pas souhaitée
Alors que la Loi sur l'aménagement du territoire exige que le développement de l’urbanisation s’opère prioritairement dans les zones à bâtir existantes, ces refus «s'inscrivent dans la ligne des votations du 18 juin à Montreux et à Crissier: la population y avait également refusé de très importants projets de densification», rappelle le groupe des Vert.e.s de Blonay-Saint-Légier.
Le débat public, politique et la participation de la société civile doivent remplacer la course aux projets immobiliers privés concoctés en milieu fermé et sans coordination, affirme-t-il encore.