DémographieVaud: le cap du million d'habitants attendu pour 2044
gsi, ats
8.6.2021 - 13:31
Keystone-SDA, gsi, ats
08.06.2021, 13:31
08.06.2021, 13:42
ATS
De 815'000 habitants actuellement, la population vaudoise va continuer de croître ces prochaines années. Elle devrait atteindre le million en 2044, selon le scénario moyen établi par Statistique Vaud.
«Même si elle peut faire peur, cette croissance est ultra positive», a affirmé mardi le conseiller d'Etat Pascal Broulis, en présentant à la presse les perspectives démographiques du canton. Selon lui, sans croissance démographique, «les problèmes financiers sont assurés car il faut alors vivre sur les stocks», sans nouveaux flux d'argent.
Pour le chef du Département des finances et des relations extérieures, le territoire vaudois peut accueillir «sans aucune difficulté» un million d'habitants. Il a reconnu que cela passerait par des adaptations au niveau des infrastructures. «Plusieurs questions devront aussi être débattues», a-t-il dit, prenant l'exemple du télétravail et des horaires décalés de travail pour éviter l'engorgement dans les villes.
L'accueil de cette nouvelle population passe également par une meilleure densification du territoire. «Nous n'y sommes toutefois pas encore», a admis Pascal Broulis, critiquant ceux qui, après avoir prôné la densification, bloquaient désormais les projets.
Vieillissement et migration
Plus nombreuse, la population vaudoise sera aussi plus vieille ces prochaines années. De 3,7 actifs actuellement pour 1 personne retraitée, cette proportion passera à 2,5 en 2050. «Il faudra minimiser au maximum cette dépendance pour assurer le financement des retraites et du système de santé», a prévenu Pascal Broulis.
Pour y parvenir, le canton de Vaud continue notamment de miser sur l'accueil de travailleurs étrangers. «La croissance démographique due à la migration nous est utile. Elle se passe bien, sans tension majeure, grâce à notre système d'intégration», a affirmé M. Broulis. Selon le scénario moyen de Statistique Vaud, la proportion d'étrangers en 2050 devrait s'établir à 35%, contre 33% aujourd'hui.
La migration sera également la principale composante de l'accroissement de la population vaudoise. Car dans le même temps, le solde naturel – les naissances moins les décès – continue de diminuer. La croissance naturelle pourrait même tomber à zéro en 2050, selon le scénario «bas» établi par Statistique Vaud.
Lausanne au-dessous de la moyenne
Par régions, la croissance va varier de manière significative. Le sous-arrondissement de Romanel ainsi que les districts de Nyon, du Gros-de-Vaud et de la Broye-Vully devraient connaître des taux de croissance annuels compris entre 1,1 et 1,4%, supérieurs à la moyenne cantonale (0,9%).
A l'inverse, la Vallée de Joux et le Pays-d'Enhaut vont peu progresser. Lausanne, qui devrait accueillir 157'000 habitants en 2040, devrait aussi connaître un certain ralentissement, qui placerait la capitale vaudoise au-dessous de la moyenne cantonale.
Derrière Fribourg
En comparaison suisse, Vaud est bien positionné, s'est réjoui Pascal Broulis. Sur les 20 dernières années, seul Fribourg a connu une croissance de la population supérieure à celle du canton de Vaud.
Et encore, la croissance fribourgeoise est due en bonne partie aux Vaudois qui vont s'installer dans les districts limitrophes de la Broye et de la Veveyse. «Cela ne me pose aucun problème que des pendulaires viennent travailler sur Vaud puis paient leurs impôts sur Fribourg», a assuré Pascal Broulis.
Le conseiller d'Etat a finalement rappelé que d'autres cantons se battaient actuellement face au «calvaire de la décroissance démographique», citant les exemples de Neuchâtel et des cantons de Suisse centrale.