Colère du monde agricole Vaud va réduire les contrôles imposés aux agriculteurs

gsi, ats

15.3.2024 - 13:23

Le canton de Vaud tente de répondre à la colère du monde agricole. Il promet notamment de réduire les contrôles imposés aux paysans et de trouver des solutions pour améliorer la qualité des sols.

Valérie Dittli a annoncé des mesures pour répondre à la colère des agriculteurs (archives).
Valérie Dittli a annoncé des mesures pour répondre à la colère des agriculteurs (archives).
ATS

Keystone-SDA, gsi, ats

Revendication phare de la révolte paysanne, la charge administrative doit être réduite, a reconnu Valérie Dittli, la ministre vaudoise de l'agriculture, vendredi devant la presse à Morges. Elle s'est engagée à faire baisser de 30% les contrôles qui surchargent les paysans.

Ces contrôles demeurent «essentiels», notamment pour obtenir les paiements directs, mais ils devraient être mieux «coordonnés», parfois «regroupés». Chaque «mini-changement» dans une exploitation ne devrait pas non plus faire l'objet d'un contrôle, a-t-elle affirmé.

La conseillère d'Etat, fille d'agriculteur, a aussi promis de mettre la qualité du sol «au coeur» de sa politique. Comment ? En augmentant le taux d'humus, soit la couche supérieure du sol. Celui-ci devient ainsi plus riche en nutriments, retient mieux l'eau et capte du CO2.

Le centre d'essais agricoles de Grange-Verney à Moudon est chargé de tester différentes techniques. Des collaborations sont aussi prévues avec l'EPFL et l'Université de Lausanne, notamment.

Améliorations foncières

Concernant les prix, autre source de colère des paysans, Valérie Dittli a reconnu que la marge de manoeuvre des cantons était «faible». Elle a toutefois assuré qu'elle allait militer pour davantage de «transparence» dans la fixation des prix. «J'en appelle aussi à la responsabilité de la grande distribution», a-t-elle déclaré.

En revanche, le canton peut aider directement ses agriculteurs avec l'argent qu'il met à disposition pour des améliorations foncières. Le Conseil d'Etat vient justement d'adopter un crédit-cadre de 40 millions pour les années 2023-2025, en hausse de 10 millions. Pour la première fois, il comporte un volet relatif à la viticulture, a rappelé Valérie Dittli.

Système trop complexe

Egalement présent devant la presse, le directeur de Prométerre, Martin Pidoux, a souligné que son association proposait déjà «un catalogue de prestations» pour aider les agriculteurs, en vue là aussi de réduire leurs tracasseries administratives.

Le système des paiements directs, «qui a atteint ses propres limites» de par sa complexité, doit être «au centre» des préoccupations, a-t-il insisté.

Son homologue à la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois (CIVV), Olivier Mark, a aussi insisté sur ce besoin de simplification. «Les vignerons sont talentueux dans leurs vignes, pas dans leur bureau», a-t-il dit.

Annonces «encourageantes»

Figure de proue depuis fin janvier de la révolte paysanne en Suisse, Arnaud Rochat était présent parmi les journalistes vendredi à Morges. Interrogé sur les annonces de Valérie Dittli, l'agriculteur de Bavois a jugé qu'elles étaient «encourageantes». Il a salué «la bonne écoute» du monde politique. «Nos revendications sont claires. Il faut désormais donner un peu de temps et voir si nous obtiendrons des améliorations concrètes», a-t-il relevé, ajoutant que le monde paysan allait rester «attentif».

L'avenir de l'agriculture vaudoise était aussi représenté à Morges par Aurélien Rolaz, membre du comité des Jeunes agriculteurs vaudois. Outre une baisse de la paperasse, il a appelé à une politique agricole «stable» et «non polarisée».