«Maman de jour»Vaud vise toujours à mieux reconnaître le métier de «maman de jour»
sj, ats
22.6.2021 - 13:24
sj, ats
22.06.2021, 13:24
22.06.2021, 14:23
ATS
Vaud veut revaloriser le métier d'accueillante en milieu familial (AMF), ex-maman de jour. Le canton renforce l'encadrement pédagogique des quelque 1330 AMF, à 99% des femmes, et améliore leurs conditions de travail. Coût de l'opération: 3 millions de francs par an.
«Acteur fondamental du dispositif d'accueil de jour des enfants du canton, aux côtés des structures d'accueil collectif, l'accueil en milieu familial est souvent passé sous silence», a affirmé mardi devant la presse la présidente du Conseil d'Etat Nuria Gorrite. L'idée est de toujours plus professionnaliser cette activité et d'en améliorer les conditions-cadres, a-t-elle résumé.
Depuis 2016, le nombre d'accueillantes en activité a diminué de 9% alors que le nombre d'heures d'accueil a, lui, augmenté de 21%: ces deux éléments reflètent la transformation progressive de ce travail en une activité principale.
Face à cette évolution, ce type d'accueil de jour – représentant 3% environ de l'offre globale de ce secteur (crèches, garderies, etc) – souffre d'un déficit de reconnaissance et de conditions de travail nécessitant des adaptations, a reconnu Mme Gorrite.
Suissesses à 56%
La loi sur l'accueil de jour des enfants (LAJE) avait jeté en 2006 les bases d'une véritable politique publique en la matière, a-t-elle rappelé. Avant cette date, l'activité de maman de jour était très fragile, souvent sans contrat, sans affiliation aux assurances sociales, sans vacances payées etc. Depuis 2006, des réseaux ont été mis en place et structurés, et une caisse centrale a été instaurée via les communes (principe du tiers payant).
Contrairement à nombre d'idées reçues, la plupart des AMF exercent leur activité à titre principal (à un taux de 80% en moyenne). Elles sont d'origine suisse pour 56% d'entre elles et sont au bénéfice d'une formation de base de niveau secondaire au moins, et ont suivi une formation d'introduction obligatoire à cette activité. Elles sont encadrées par des coordinatrices qui sont des professionnelles de l'enfance, engagées par les communes et les réseaux d'accueil.
Une «maman de jour» professionnelle gagne en moyenne six francs de l'heure par enfants gardés. Elle en garde en moyenne quatre par jour et travaille quatre jours par semaine en moyenne, selon une étude du canton. La majorité des accueillantes s'occupent d'enfants d'âge préscolaire et parascolaire.
Supervision de 70 à 50
Dans un premier temps, c'est surtout l'encadrement des AMF qui va être consolidé. Actuellement, 30 réseaux de coordination d'accueil familial sont répartis sur tout le territoire vaudois. Jusqu'ici, une coordinatrice travaillant à 100% supervisait 70 mamans de jour. Dès le 1er septembre prochain, elle ne devra s'occuper plus que de 50 personnes.
Sur les 30 coordinateurs actuels, 22 étaient subventionnés. La Fondation pour l'accueil de jour des enfants (FAJE), qui finance ces postes administratifs, va augmenter son subventionnement aux communes et réseaux pour un total de huit Equivalents à plein temps (EPT), avec l'aide du canton. Ainsi, les 30 postes seront désormais soutenus.
Ces structures de coordination devront en contrepartie développer un projet pédagogique à l'intention des AMF, axé sur le relationnel, le psychologique, la communication mais aussi sur l'hygiène et les soins. Elles devront aussi mettre en place de nouvelles procédures ayant pour objectif de renforcer tant la qualité que la sécurité de l'accueil. Cela concerne par exemple la gestion des blessures, des accidents plus graves voire d'un incendie, des plaintes de parents ou des suspicions de mauvais traitements.
Au total, ces améliorations administratives, pédagogiques et sécuritaires coûteront trois millions de francs supplémentaires. Dès 2022, le subventionnement de la FAJE en faveur de l'accueil familial passera ainsi de 6,5 millions à 9,5 millions par an. Le président du Conseil de la FAJE, Gérald Cretegny, a salué «la volonté politique pour améliorer la situation des AMF».