La Suisse à la traîneNumérisation: «Nous sommes endormis»
wk, ats
25.3.2021 - 06:39
La pandémie due au nouveau coronavirus a mis en lumière les déficits de la Suisse en matière de numérisation, estime le président de l'EPFL, Martin Vetterli. Le pays a un problème et il a été pris de court avec la crise, remarque-t-il.
Keystone-SDA, wk, ats
25.03.2021, 06:39
25.03.2021, 07:24
ATS
Une pandémie fait apparaître les faiblesses d'une société, non seulement sur le plan social, politique et médical, mais aussi sur le plan technologique, déclare M. Vetterli dans un entretien diffusé jeudi par la Neue Zuercher Zeitung. «Nous devons maintenant être honnêtes, pointer les manquements et devenir meilleurs».
L'argent ne joue qu'un rôle mineur dans cette situation, précise le président de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). La Suisse refuse simplement de faire face à la réalité par commodité, selon lui. «Nous sommes riches, fonctionnons par habitude et nous sommes endormis. Si nous avons un problème informatique, nous nous faisons aider par des experts à l'étranger. Ce sont de mauvaises conditions à l'innovation numérique».
Mise en garde sur l'accord-cadre
M. Vetterli cite en exemple l'Estonie, un pays relativement jeune, qui a montré comment une société peut être numérisée très rapidement. Il appelle la Suisse à considérer la crise comme une opportunité pour prendre le virage de la numérisation. Il pointe l'introduction de la signature électronique, qui, après des années sans résultat tangible, est soudain devenue possible avec le premier confinement.
Le responsable met également en garde contre un éventuel échec des négociations sur l'accord-cadre que la Suisse négocie avec l'Union européenne. Le texte est d'une importance capitale pour la recherche en Suisse, affirme-t-il: «Nous ne devrions pas être naïfs. L'UE en a assez de nos demandes spéciales. Elle ne sera pas prête à faire des concessions une seconde fois. La position de négociation de la Suisse est beaucoup plus faible qu'auparavant».