Contrairement à la moyenne suisse, les violences domestiques ont diminué l'an dernier dans le canton de Vaud. La mise en oeuvre de la loi cantonale visant à mieux protéger les victimes semble expliquer ce recul.
Keystone-SDA, gsi, ats
22.03.2021, 13:29
22.03.2021, 13:37
ATS
La nouvelle loi vaudoise d'organisation de la lutte contre la violence domestique (LOVD), entrée en vigueur fin 2018, «a porté ses fruits», a relevé lundi devant la presse Béatrice Métraux, la conseillère d'Etat en charge de la sécurité. Elle a rappelé que cette loi fonctionnait selon le principe du «qui frappe, part». Ainsi en 2020, plus d'un quart (28%) des cas de violence domestique ont débouché sur l'expulsion de l'auteur de son domicile.
Pour Mme Métraux, les diverses campagnes de sensibilisation ont aussi contribué à la baisse des violences domestiques, passées en 2020 dans le canton de Vaud à 3889 infractions dans le cadre de 1681 affaires (-7% sur un an).
La ministre a toutefois souligné qu'il fallait «s'abstenir de tout triomphalisme». Car si les craintes initiales liées à la pandémie ne se sont pas confirmées, cela pourrait encore venir avec une possible dégradation de la situation économique et sociale. «Nous marchons sur des oeufs», a prévenu Mme Métraux.
Elle a aussi reconnu que les violences domestiques avaient diminué par rapport à 2019, mais elles restaient en hausse en comparaison à 2018. A noter aussi que si ces violences ont reculé dans le canton, elles ont progressé en ville de Lausanne (+4%).
Intolérance entre voisins
Comme ailleurs en Suisse, la police vaudoise a constaté un effet Covid sur plusieurs types d'infractions, avec par exemple une chute des cambriolages (-25%) et une hausse des escroqueries (+9%).
Parmi les autres conséquences liées au coronavirus, les troubles à la tranquillité ont explosé (15'922 cas, +61%). «Les gens sont souvent restés à la maison et l'intolérance a été grandissante envers leur environnement immédiat», a remarqué Jacques Antenen, commandant de la police cantonale.
Du côté du Ministère public, la crise s'est notamment manifestée par l'ouverture de plus de 100 dossiers sur des soupçons d'utilisation abusive de crédits Covid. «L'accès facilité à cet argent a créé des tentations malsaines», a constaté le procureur général Eric Cottier.
L'arrivée du Covid-19 a aussi eu des effets sur l'organisation des forces de l'ordre «en accélérant la collaboration» entre les polices cantonale et communales, a rappelé Béatrice Métraux. Selon elle, cette coopération a «très bien fonctionné» et sera poursuivie ces prochains mois, notamment dans le cadre du projet CoRe (pour collaboration renforcée). La ministre ne va toutefois pas jusqu'à parler de police unique, rejetée par le peuple en 2009.
Pas de braquage de convoyeurs
En tout, le canton de Vaud a enregistré 41'737 infractions au code pénal en 2020, soit une diminution de 9%. Il s'agit de la huitième année de baisse consécutive. Un recul de plus de 50% est même constaté depuis 2013.
Parmi les cas de criminalité les plus lourds, Béatrice Métraux a souligné qu'aucune attaque de transporteur de fonds ne s'était produite en 2020, après plusieurs braquages spectaculaires entre 2017 et 2019. Les restrictions de circulation aux frontières en lien avec la pandémie ont joué, a-t-elle reconnu. Mais selon elle, ce sont surtout les mesures urgentes décidées fin 2019 par le Conseil d'Etat qui ont été payantes, en exigeant désormais un convoyage dans des véhicules lourds et munis d'un blindage.