Eglise catholique VS: plaque pour les victimes d'abus sexuels

ATS

22.2.2020 - 16:24

Une plaque commémorative à la mémoire des victimes d’abus sexuels commis par des hommes d’Eglise en Valais a été posée samedi à Monthey. Cet acte répond à une demande d’une victime, afin qu’un élément visible témoigne de la souffrance des personnes abusées.
Une plaque commémorative à la mémoire des victimes d’abus sexuels commis par des hommes d’Eglise en Valais a été posée samedi à Monthey. Cet acte répond à une demande d’une victime, afin qu’un élément visible témoigne de la souffrance des personnes abusées.
Source: KEYSTONE/CYRIL ZINGARO

Une plaque commémorative à la mémoire des victimes d’abus sexuels commis par des hommes d’Eglise en Valais a été posée samedi à Monthey. Cet acte répond à une demande d’une victime, afin qu’un élément visible témoigne de la souffrance des personnes abusées.

Cette plaque rappelle également la nécessité de rester vigilant pour éviter que de tels faits ne se reproduisent. La plaque a été installée à l’intérieur de la chapelle du Closillon. La cérémonie a réuni une centaine de personnes.

Pour le vice-président du groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse (SAPEC), Jean-Marie Fürbringer, «il est capital de comprendre l’histoire des abus sexuels et de faire un travail de mémoire pour en témoigner.» Et d’ajouter : «Les victimes ont quatre droits fondamentaux: le droit de savoir, le droit de justice, le droit à des réparations et le droit à des garanties que tout soit entrepris pour que de tels crimes ne se reproduisent pas.»

Lieu explicite

Le choix de Monthey découle d’une demande d’un homme, victime de divers abus sexuels par un ancien enseignant de la cité, ex-religieux de la communauté des Marianistes et entraîneur de football. «Pour moi, les faits remontent à 46 ans», raconte Stéphane. Mais je peux vous dire que ces souffrances m’ont suivi, jusqu’à ce qu’elles explosent au grand jour.»

L’homme a ainsi obtenu la pose d’une plaque de reconnaissance des abus sexuels par des gens d’Eglise, notamment par la communauté des Marianistes et avec les excuses de cette dernière. Le religieux a été condamné par la justice pénale pour des faits analogues, avant de décéder dans les années 80.

La date choisie était également liée à la visite pastorale de l’évêque de Sion dans la région et à la proximité géographique d’avec la communauté de l’abbaye de Saint-Maurice, également partie prenante à cette cérémonie. «Cette démarche doit permettre de rendre possible un avenir de libération», a estimé Mgr Lovey. L’homme a demandé pardon au nom de l’Eglise, tout comme le père-abbé de Saint-Maurice, Jean Scarcella.

Tolérance zéro

«L’évêché de Sion applique une tolérance zéro en matière d’abus sexuels», a rappelé le vicaire général germanophone, Richard Lehnherr. Une charte a ainsi vu le jour. «Elle devra être signée par tous les agents pastoraux. Ceux-ci devront aussi remettre un extrait de leur casier judiciaire au vicaire général.»

L’évêché s’est engagé à prendre toutes les mesures possibles afin d’éviter des abus et de fournir une assistance professionnelle en la matière. «Nous appliquons également la tolérance zéro en matière de violence scolaire», a tenu à rappeler Michel Beytrison, l’adjoint du Service de l’enseignement valaisan.

En février 2019, l’évêque du diocèse de Sion avait choisi d’imposer à tous ses agents pastoraux francophones, prêtres, diacres et laïcs, un atelier de prévention en matière d’abus sexuels. «100% l’ont suivi», précise le vicaire général francophone, Pierre-Yves Maillard.

Au moins quinze cas

Le diocèse de Sion estime à une quinzaine le nombre de prêtres pédophiles ayant sévi dans le canton entre 1958 et 1992 . Quatre d’entre eux sont encore en vie, mais plus en activité. Tous les cas sont prescrits. Une nouvelle situation, datant de 1962, a été révélée en 2019. Au total, le nombre de victimes se compte par dizaines. Une proportion confirmée par Mgr Lovey. «Tous les cas sont annoncés à la justice civile, bien que prescrits», conclut-il. Fin 2018, 317 cas avaient été recensés en Suisse.

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