Climat Zurich s'attaque à la chaleur urbaine

ATS

19.7.2020 - 09:04

Verdir l'espace urbain, éclaircir les chaussées, favoriser les flux d'air frais: Zurich est à la pointe de la lutte contre les îlots de chaleur liés au changement climatique. D'autres villes suisses, dont Genève, ne restent toutefois pas les bras croisés.

Sur les bords de la Limmat, les autorités municipales ont présenté en mai leur plan de lutte contre les îlots de chaleur et l'agenda de sa mise en oeuvre jusqu'en 2023. Sa stratégie poursuit trois buts: réduire la chaleur dans toute la ville, soulager particulièrement les îlots de chaleur et maintenir les flux d'air frais.

En ajoutant des arbres, de nouveaux espaces verts, des toiles géantes pour créer de l'ombre, de nouvelles fontaines et en verdissant des façades, il est possible de maintenir les températures à un niveau acceptable, estime le chef du dicastère des travaux publics Richard Wolff. Certains travaux déjà réalisés en ce sens l'ont prouvé.

La municipalité entend créer des espaces verts à proximité même des îlots de chaleur du centre-ville ou, du moins, relier ces derniers aux zones rafraîchissantes par une voie d'accès au climat tempéré. Il n'est pas exclu que des places de parc et des voies routières soient condamnées dans ce but.

Constructions adaptées aux flux d'air

Pour maintenir voire optimiser les flux d'air frais en provenance des collines et des forêts environnantes, la ville entend veiller à ce que de nouvelles constructions ne les interrompent pas. La taille, le placement et l'orientation des nouveaux bâtiments sont déterminants à cet égard. Un projet de nouvelle école à bâtir au pied de l'Üetliberg tient, par exemple, compte de cet aspect.

Le nouveau plan d'aménagement de la ville prend en compte les contraintes liées à la diminution de la chaleur. D'autres instruments légaux et administratifs doivent encore suivre en la matière. Les projets privés de construction ne sont pas impactés pour l'instant. La ville entend d'abord favoriser les recommandations et les incitations pour les particuliers.

Nouveaux revêtements de chaussée

Autre facteur influençant la température de l'air en ville, le type de revêtement des chaussées est lui aussi remis en question par les autorités zurichoises. Un projet-pilote est en cours dans une petite rue du 5e arrondissement, non loin du nouveau quartier de Züri-West. La municipalité en a présenté le principe il y a quelques jours: deux nouveaux revêtements de couleur claire ont été installés.

Une troisième surface est couverte de l'asphalte habituel qui stocke la chaleur et surchauffe l'air. Caméras et sondes vont désormais comparer les températures en surface.

Carte climatologique à Bâle

Si Zurich a pris de l'avance, d'autres villes suisses commencent elles aussi à adapter leur politique d'urbanisation en fonction du changement climatique.

A Bâle, le Conseil d'Etat va présenter d'ici à la fin de l'année un concept de climat urbain comprenant des mesures concrètes. Une carte climatologique en ligne met en avant les zones les plus menacées par les îlots de chaleur d'ici à 2030 dans le canton-ville.

A Lucerne, l'exécutif municipal soumet au législatif 21 mesures visant à faire face au changement climatique. Une partie d'entre elles touchent aux îlots de chaleur. Comme à Zurich, la ville souhaite notamment augmenter le nombre d'arbres et adapter ses projets urbanistiques aux flux d'air frais.

Genève s'active

En Suisse romande, la ville de Genève a adopté récemment une stratégie climatique. Elle travaille également à la remise à ciel ouvert des rivières et a adopté un plan de végétalisation, rappelle à Keystone-ATS Philippe D'Espine, chargé de l'information du Conseil administratif.

Longtemps très bétonnée, la cité de Calvin a commencé ces dernières années à mettre en place des toitures végétalisées. Depuis 2018, 3000 m2 de goudrons ont en outre été arrachés sur des dizaines de sites. La ville a aussi créé des chemins et des places au revêtement clair et perméable.

Nouvel élu en charge de l'environnement, le Vert Alfonso Gomez s'est engagé à ce que trois arbres soient plantés en ville pour chaque arbre coupé. Au niveau cantonal, le Conseil d'Etat entend augmenter la surface de la canopée à 30% d'ici à 2050 contre 21% aujourd'hui. La valeur financière des arbres passera de 3 à 4 centimes par cm2 de surface de tronc dès 2021 afin de les rendre plus chers pour les promoteurs immobiliers.

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