Environ 40% des cas de démence pourraient être évités ou retardés en réduisant une douzaine de facteurs de risque, selon un rapport. Parmi ces derniers figurent la consommation d'alcool excessive, le tabagisme, les chocs à la tête et la pollution de l'air.
Les auteurs du document, un groupe d'experts, formulent donc une série de recommandations aux décideurs politiques, parmi lesquelles limiter la consommation d'alcool, arrêter celle de tabac, diminuer l'obésité et le diabète ou réduire l'exposition à la pollution de l'air.
«Notre rapport montre que les décideurs et les individus ont le pouvoir de prévenir ou retarder une part importante des cas de démence», estime l'auteur principal, la Pr Gill Livingston de l'University College de Londres, citée dans un communiqué de la revue médicale The Lancet, qui publie jeudi le rapport.
«Ces actions sont susceptibles d'avoir le plus gros impact sur ceux qui sont concernés de manière disproportionnée par les facteurs de risque de démence, comme les habitants des pays à bas et moyen revenu et les populations vulnérables, dont les minorités ethniques», poursuit-elle.
50 millions de personnes touchées
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, avec 60 à 70% des cas causés par la maladie d'Alzheimer. Ce nombre tend à augmenter puisque l'on vit de plus en plus longtemps.
L'OMS estime que le nombre total de personnes atteintes de démence devrait grimper à 82 millions en 2030 et 152 millions d'ici à 2050, en grande partie à cause de l'augmentation du nombre de cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Selon les auteurs du rapport, la consommation excessive d'alcool, les blessures à la tête et l'exposition à la pollution de l'air à l'âge adulte sont respectivement associés à 1%, 3% et 2% des cas de démence.
Les autres facteurs sont les conditions d'éducation (7%), la perte d'audition (8%), l'hypertension (2%), l'obésité (1%), le tabagisme (5%), la dépression (4%), l'isolement social (4%), l'inactivité physique (2%) et le diabète (1%).