Le take-away, le resto de demain? Faute de main d'oeuvre dans la restauration, faut-il s'attendre à un boom de la vente à emporter ?

Relax

9.2.2022 - 19:22

D'emblée envisagée dès le début de la pandémie comme une solution temporaire pour permettre aux restaurateurs de payer leurs charges, la vente à emporter n'a pas disparu malgré l'allégement progressif des restrictions. Un service qui devient pérenne faute de main d'oeuvre dans la restauration, et qui pourrait redessiner l'intérieur des établissements...

La chaîne de restaurants d'ailes de poulet Wingstop a dévoilé ce qu'elle considère être le "restaurant du futur" : un établissement sans table ni chaise, où l'expérience d'achat est entièrement digitale
La chaîne de restaurants d'ailes de poulet Wingstop a dévoilé ce qu'elle considère être le "restaurant du futur" : un établissement sans table ni chaise, où l'expérience d'achat est entièrement digitale
courtesy of Wingstops

ETX Studio

Choisissez la vente à emporter, et vous serez récompensé ! Aux Etats-Unis, le géant de la pizza Domino's n'a pas d'autres choix que d'inciter ses clients à préférer le «take-away» faute d'employer assez de livreurs. Jusqu'au 22 mai prochain, les consommateurs bénéficient ainsi d'un avoir de trois dollars chaque jour s'ils commandent leur pizza via l'appli ou en ligne. Une promo qui ne les empêche pas, qui plus est, de profiter d'autres tickets de réduction. Tout un symbole : Domino's emploie le terme de «pourboire» pour assurer à ses clients qu'ils seront récompensés avec cette campagne d'incitation à la vente à emporter. 

Aux Etats-Unis, le phénomène de la «Grande Démission» a en effet largement touché le secteur de la restauration. Plus de 4,1 millions de salariés ont raccroché leur tablier entre juillet et novembre derniers aux Etats-Unis selon les chiffres du ministère du Travail. L'année dernière, le taux de démission est passé de 4,8% à 6,9%, une progression qu'aucun autre secteur d'activité étudié par les autorités américaines n'a connue. Et même si l'association nationale des restaurateurs estime dans son rapport annuel que 400.000 postes vont être créés d'ici la fin 2022 sous l'effet de la reprise, la restauration n'a pas d'autre choix que de compter sur les atouts qui l'a sauvé durant la pandémie : la vente à emporter. 

Et si le take-away construisait le resto de demain ? 

Un service qui devient une valeur sûre de croissance au point de redessiner l'intérieur des restaurants. Une chaîne de restaurants basée à Dallas, et spécialisée dans les ailes de poulet, a dévoilé il y a quelques jours ce qu'elle appelle «le restaurant du futur». Wingstop, qui bénéficie d'un point de chute français avec un établissement situé dans le Var, a imaginé un tout nouveau concept qui ne comprend ni table ni chaise où s'installer. On prend sa commande, et on rentre chez soi ! Et cela n'empêche pas l'enseigne de promettre à ses clients que leurs menus seront préparés à la commande. Aussi, afin de fluidifier les transactions, l'enseigne mise sur une expérience d'achat entièrement digitale. 

En France, l'éditeur de la console Shop & Go qui permet aux restaurateurs de gérer les commandes de «click and collect» entrevoit la vente à emporter comme un «levier de chiffres d'affaires pérenne pour toute forme de gastronomie et de bistronomie». Même les tables repérées par le guide Michelin peuvent compter sur ce service pour s'assurer une trésorerie. «Même si la vente à emporter a rencontré un vrai succès pour les repas des fêtes de fin d'année, les chiffres d'affaires mensuels moyens démontrent que la vente à emporter s'inscrit comme une nouvelle habitude de consommation, et ce toute l'année», explique Shop & Go.