Contre la dépressionLe sport plus efficace que les médicaments?
Relax
24.2.2023 - 13:36
(ETX Daily Up) – L'exercice est bon pour le bien-être physique, mais il pourrait également constituer une nouvelle approche pour gérer la dépression, le stress, et l'anxiété. C'est ce que révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs australiens, qui expliquent que l'activité physique aurait même des effets accrus par rapport aux soins habituels, et ce dans toutes les populations.
24.02.2023, 13:36
Relax
Enjeu majeur de santé publique, et plus encore depuis la pandémie de Covid-19, la santé mentale est aujourd'hui considérée comme le mal du siècle. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur huit dans le monde, à savoir quelque 970 millions de personnes, présentait un trouble mental en 2019. Un chiffre qui aurait grimpé en flèche, de l'ordre de +26% à +28% dès 2020, soit au début de la crise sanitaire, et qui serait depuis en constante augmentation.
«S’il existe des options de prévention et de traitement efficaces, la plupart des individus présentant des troubles mentaux n’ont pas accès à des soins efficaces. Nombre d’entre eux sont également victimes de stigmatisation ou de discrimination et subissent des violations de leurs droits», souligne l'OMS. Une problématique de taille sur laquelle les chercheurs du monde entier planchent pour parvenir à lutter, sinon à prévenir au mieux, les symptômes associés à la dépression, l'anxiété, et tout autre trouble mental.
L'exercice physique, une option sérieuse
Des chercheurs de l'University of South Australia viennent de présenter les résultats d'une étude d'envergure suggérant que l'exercice, quel qu'il soit, pourrait constituer une approche sérieuse pour gérer la dépression. Pratiquer une activité physique serait même, dans certains cas, plus efficaces que certains soins actuellement délivrés pour lutter contre les troubles mentaux, notamment l'anxiété et la détresse psychologique. Les recherches englobent pas moins de 97 examens, 1.039 essais, et plus de 128.000 participants.
Publiée dans le British Journal of Sports Medicine (BJSM), l'étude indique que «l'activité physique est extrêmement bénéfique pour améliorer les symptômes de dépression, d'anxiété et de détresse». Si tous les types d'activité physique et d'exercices sont bénéfiques pour les troubles mentaux, dont la marche, le yoga, ou le fitness, il semblerait que la durée et l'intensité jouent un rôle sur leur efficacité. Les chercheurs précisent que ce sont les protocoles d'une durée de 12 semaines ou moins qui ont été les plus efficaces pour soulager les symptômes de santé mentale, tout comme les exercices d'intensité élevée.
Menée auprès de la population générale, l'étude révèle que les personnes souffrant de dépression, les femmes enceintes, les femmes en post-partum, les personnes en bonne santé et les personnes atteintes du VIH ou d'une maladie rénale, sont celles qui ont le plus profité des bénéfices de l'exercice. Les scientifiques précisent par ailleurs que l'activité physique serait 1,5 fois plus efficace que la psychothérapie ou les médicaments habituellement délivrés pour lutter contre les symptômes de la dépression.
«On sait que l'activité physique contribue à améliorer la santé mentale. Pourtant, malgré les preuves, elle n'a pas été largement adoptée comme traitement de premier choix», explique le Dr Ben Singh, chercheur principal à l'University of South Australia. «Nous espérons que cette revue soulignera la nécessité de l'activité physique, y compris les interventions d'exercices structurés, comme approche principale pour gérer la dépression et l'anxiété», ajoute la professeure Carol Maher, qui a également planché sur l'étude.
La sédentarité, l'autre mal du siècle?
Ces résultats sont à mettre en parallèle avec de nombreuses études pointant du doigt la sédentarité comme l'un des maux de ce siècle, tout comme la santé mentale. Le dernier baromètre de la Fédération Française d'Education Physique et de Gymnastique Volontaire montre que la sédentarité, tout comme l'inactivité physique, a un impact sur le bien-être physique, le bien-être psychologique, l'état de forme, et la vie sociale, des Français, et notamment des femmes. Et le phénomène n'a pas uniquement été observé dans l'Hexagone.
D'après un rapport présenté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les membres de l'Union européenne seraient eux aussi beaucoup trop sédentaires, ou ne respecteraient pas les 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine recommandées par l'OMS. Ces niveaux d'activité physique permettraient pourtant d'éviter 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d'ici 2050, dont essentiellement des cas de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, et… de dépression.