SantéQuels sont les bénéfices d'un mois sans alcool sur la santé?
Relax
14.1.2021 - 11:58
Voilà déjà près de deux semaines que certains se sont lancés dans le «Dry January», qui consiste à ne pas boire une seule goutte d'alcool tout au long du mois de janvier. Une campagne destinée à faire un point sur sa consommation d'alcool, et à déterminer sa capacité à pouvoir s'en passer. Mais ce n'est pas tout, car ce mois d'abstinence offre également de nombreux avantages pour la santé. Explications.
Tout droit venue d'Angleterre, la campagne «Dry January» n'en est qu'à sa deuxième édition officielle dans l'Hexagone mais elle fait déjà de nombreux adeptes. Soutenue par de nombreuses organisations comme l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), la Ligue contre le cancer, ou encore la Fédération Française d'Addictologie (FFA), cette nouvelle édition se déroule dans le contexte particulier de la pandémie mondiale. Et si la France n'est actuellement pas confinée, de nombreux sondages et études ont fait état d'une hausse de la consommation d'alcool chez certains Français lors du premier confinement; ce qui pourrait nuire à cette campagne de janvier.
«Si on a pu voir fleurir des apéro-vidéos, il semble qu'il y ait eu une baisse des consommations de sociabilité, les gens ne se retrouvant pas aussi souvent en sortie de bureau ou le week-end. Elle a pu diminuer chez les jeunes se retrouvant avec un contrôle social plus important en réintégrant le foyer parental ou du fait d'un nombre plus restreint d'occasions. Par contre elle a pu être majorée chez des personnes se retrouvant seules, avec des consommations déjà problématiques où l'alcool est utilisé comme une béquille», tempère toutefois la Ligue contre le cancer.
Un mois pour faire le point
L'objectif premier de ce mois sans alcool est de faire le point sur sa consommation personnelle, voire sur sa dépendance, comme le rappelle la Ligue contre le cancer. «Il convient avec ce Dry de profiter de cette période d'un mois pour faire un point sur sa capacité à se passer d'alcool, à voir la relation qu'on peut avoir au plaisir avec ou sans; de tester un 'autrement' et voir comment on est sollicité sans s'en rendre compte. C'est également l'occasion pour certains de voir l'état de dépendance dans lequel ils peuvent se trouver. Donc le Dry January est l'occasion de voir comment mieux maitriser sa consommation et de revenir aux repères de consommation de Santé Publique France».
Certains ne le savent peut-être pas, mais le Dry January permet également de prendre conscience des bénéfices de quatre semaines sans alcool sur la santé, et par conséquent de l'impact négatif qu'il peut avoir le reste de l'année. Et ils sont nombreux, à en croire les organisations qui soutiennent la campagne lancée en 2013 en Angleterre – mais dont certains attribuent la source à la Finlande dans les années 1940.
La Ligue contre le cancer évoque notamment «une perte de poids et un meilleur contrôle de celui-ci», «un regain d'énergie», ou encore «une meilleure concentration» qui aurait elle-même des conséquences sur les fonctions d'apprentissage. Le simple fait d'arrêter l'alcool s'accompagnerait par ailleurs d'«une diminution de la pression artérielle», d'«une renormalisation des anomalies biologiques signant une souffrance du foie», ou encore d'«une diminution du cholestérol et des triglycérides».
Bénéfique pour le sommeil et la santé mentale
Arrêter de consommer de l'alcool régulièrement se révèle également bénéfique pour le sommeil; améliorant a fortiori les conditions de santé globales des consommateurs. Car contrairement à ce que certains pourraient penser, l'alcool ne permet pas de mieux dormir. «L'alcool perturbe les cycles de sommeil, entraînant plus de réveils et moins de temps passé en sommeil profond, celui qui est le plus réparateur», assure la Ligue contre le cancer. «La consommation d'alcool a un effet paradoxal. Si elle permet de s'endormir rapidement, elle est également responsable d'un sommeil très perturbé : insomnies, réveils fréquents, précoces, réduction de la durée du sommeil. Malheureusement, les troubles du sommeil sont des sources de fatigue».
La santé mentale n'est pas en reste, puisque l'alcool a plutôt tendance à jouer le rôle du faux-ami quand il est question de stress, d'anxiété, voire d'un état dépressif. Une chose à prendre en compte en cette année de pandémie mondiale, où les sentiments de solitude et de stress pèsent sur le public.
«L'alcool est souvent pris comme un anxiolytique. Il permet d'anesthésier nos angoisses mais ne les supprime pas. Donc celles-ci ne sont pas traitées et vont amener à reprendre de l'alcool et faire entrer dans un cycle de répétitions des prises. Paradoxalement, arrêter l'alcool permet de se rendre compte de cet effet cercle vicieux, et d'en sortir. Si les angoisses persistent c'est une bonne occasion de consulter, car le problème est ailleurs», explique la Ligue.
De quoi se motiver à tenter l'expérience. Et si le mois de janvier est désormais bien entamé, rien ne vous empêche de reporter ce mois d'abstinence à une autre période de l'année.