LifestyleCerveau, organes d'animaux: des greffes aujourd'hui impossibles
Relaxnews
27.4.2018 - 18:19
La première greffe pénis/scrotum, un homme qui reçoit son troisième visage, un grand brûlé sauvé par la peau de son jumeau: ces derniers jours, trois greffes spectaculaires ont marqué les esprits, mais d'autres sont encore hors de portée. Pour combien de temps ?
- Trois prouesses inédites -Aux Etats-Unis, une première greffe de pénis et de scrotum, sur un soldat blessé en Afghanistan, a eu lieu fin mars. Avec l'espoir qu'il retrouve "des fonctions sexuelles et urinaires presque normales".
Le 17 avril, le Français Jérôme Hamon est apparu pour la première fois en public, trois mois après sa deuxième greffe du visage. Atteint d'une maladie génétique et greffé en 2010, il a dû l'être à nouveau à cause d'un rejet.
Le rejet du nouvel organe est le principal écueil des greffes. Un écueil évité par le Français Franck Dufourmantelle: brûlé à 95% lors d'un accident en septembre 2016, il a été sauvé en recevant la peau de son jumeau Eric, sans risque de rejet puisque leur capital génétique est identique. Ils viennent de sortir un livre.
- Casse-tête -Depuis les premières greffes de rein dans les années 50, le chemin parcouru est énorme. Mais une limite semble infranchissable: la greffe de cerveau, pour des raisons autant techniques qu'éthiques.
"Les organes les plus compliqués à greffer sont ceux qui se rapportent au système nerveux. C'est pourquoi les greffes d'yeux et de cerveau sont aujourd'hui hors d'atteinte", explique à l'AFP le chirurgien David Nasralla, de l'Université d'Oxford.
En novembre, un spécialiste italien, Sergio Canavero, a revendiqué avoir greffé la tête d'un cadavre sur un autre. A terme, il veut tenter de rattacher la tête d'un patient -vivant- dont le corps ne fonctionne plus au corps d'un donneur décédé. Objectif: permettre par exemple à un tétraplégique de remarcher.
Cette perspective, qui évoque davantage le docteur Frankenstein que le Sud-africain Christian Barnard, auteur de la première transplantation cardiaque en 1967, a suscité un large scepticisme et de nombreuses critiques.
Car elle pose des questions éthiques vertigineuses.
"Le souvenir du rôle que jouait l'ancien corps dans l'identité du patient pourrait entrer en conflit avec le nouveau", écrivaient récemment deux spécialistes de bioéthique, Anto Cartolovni et Antonio Spagnolo, dans la revue Surgical Neurology International.
"On le voit dans les greffes de mains ou de visage", poursuivaient-ils. "Là, cela pourrait mener à de sérieux problèmes psychologiques, jusqu'à la folie, voire la mort".
- Coeur de lion -"Le gros volet des greffes impossibles aujourd'hui, ce sont les xénogreffes, à partir d'organes prélevés sur des animaux", analyse pour l'AFP le professeur Olivier Bastien, de l'Agence française de biomédecine.
Le but: pallier un manque de donneurs. Mais la question du rejet n'a pas (encore) de réponse.
"Ca a été tenté dans les années 50/60, avec des greffes de rein de chimpanzé par exemple. Mais l'échec a été immédiat: on ne peut pas s'affranchir de l'espèce", souligne le professeur Bastien.
Pourtant, des chercheurs essayent de modifier les gènes d'animaux donneurs pour éviter les rejets.
Là encore, les questions éthiques ne manquent pas.
Il faudrait "s'assurer de ne pas transmettre de maladies animales qui n'existent pas chez l'homme", selon le spécialiste. Et "jusqu'où peut-on modifier le système immunitaire d'un animal", au risque de l'exposer à des maladies pour prélever ses organes?
- D'autres limites? -Bien que ce soit techniquement faisable, les chirurgiens du soldat greffé du pénis et du scrotum ne lui ont pas implanté de testicules, pour un motif éthique.
"Ce serait de la procréation assistée déguisée, comme la greffe d'ovaires", note le professeur Bastien.
Si un tel greffé concevait des enfants, ce serait grâce au matériel génétique du donneur décédé, lequel serait donc leur père biologique.
Ce genre de questions va se multiplier avec la "révolution tranquille" qui secoue le domaine des greffes, soulignaient deux experts américains, Arthur Caplan et Duncan Purves, dans une tribune publiée l'an passé par la revue Journal of Medical Ethics.
Autrefois réservées à des organes vitaux (reins, coeur, foie, poumons...), les greffes peuvent aujourd'hui en concerner d'autres, pour améliorer la vie des patients (visage, mains, utérus, pénis...), même si ces cas ne représentent qu'une infime partie du total.
Or, les puissants traitements immunosuppresseurs qui combattent le rejet entraînent de lourds effets secondaires, voire des cancers. Si le risque est justifié pour des organes vitaux, l'est-il aussi dans les autres cas?
"Il faut repenser les cadres éthiques sur lesquels s'est construite la greffe d'organes", plaident Arthur Caplan et Duncan Purves.
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