BB crèmes et anticernes Ces produits contiennent trop de substances préoccupantes
Relax
30.9.2021 - 07:44
Les marques de cosmétiques multiplient les engagements pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, en matière de transparence et de respect de la santé comme de l'environnement, mais est-ce réellement suffisant ?
30.09.2021, 07:44
Relax
Si les rouges à lèvres ont souffert un temps de la pandémie, et davantage encore du port du masque, les BB crèmes, les anticernes, et les mascaras n'ont pas connu la crise. Une bonne raison de déterminer si ces produits portés par des millions de femmes en France, et dans le monde, dont des femmes enceintes, contiennent des substances pouvant se révéler nocives pour leur santé, comme pour celle, dans le cas d'une grossesse, de l'enfant à naître.
Après avoir enquêté sur des produits cosmétiques pour bébé et solaires pour enfants, Wecf France s'est donc intéressé aux cosmétiques féminins, et plus spécifiquement à trois produits : les BB crèmes, les anticernes, et les mascaras.
L'enquête porte sur l'analyse de l'étiquetage de 47 produits de maquillage, dont 17 BB crèmes, 15 anticernes, et 15 mascaras proposés sur le marché français, utilisés par quantité de femmes, et achetés en mai 2021, en ligne ou en physique, en grande distribution, en parfumerie, en (para)pharmacie ou dans des enseignes bio. L'association précise avoir décrypté les étiquettes, listé les ingrédients, et identifié les substances posant problème en se basant sur la littérature scientifique disponible.
La présence de perturbateurs endocriniens
Le verdict est sans appel. Sur l'ensemble des produits étudiés, nombreux sont ceux qui contiennent non pas une mais plusieurs substances problématiques, classées de «très préoccupantes» à «assez préoccupantes», dont des perturbateurs endocriniens que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit comme «des substances chimiques d'origine naturelle ou synthétique, étrangères à l'organisme et susceptibles d'interférer avec le fonctionnement du système endocrinien».
Dans le détail, 37 substances ont été identifiées sur les 47 produits étudiés, parmi lesquelles 13 seraient «très préoccupantes), 9 «préoccupantes», et 15 «assez préoccupantes». Parmi elles, 7 seraient des perturbateurs endocriniens «très préoccupants», rapporte l'étude. Si les mascaras semblent être les produits de maquillage les moins nocifs avec des références qui ne contiennent pas plus de 4 substances problématiques, et même trois références qui n'en contiennent aucune, les BB crèmes semblent davantage poser problème. Sur les 17 étudiées, 6 seraient composées d'au moins 10 substances problématiques, et 10 BB crèmes intègreraient dans leur formule au moins 5 substances jugées très préoccupantes ou préoccupantes.
Si certains des anticernes étudiés n'apparaissent pas nocifs pour la santé, 5 d'entre eux contiendraient au moins 5 substances problématiques, et 3 seraient composés d'au moins 5 substances très préoccupantes ou préoccupantes. Notons que dans le cas le plus extrême, autrement dit «très préoccupant», les substances peuvent représenter des dangers graves pour la santé, tandis que la catégorie «assez préoccupant» est le pus souvent associée à des problèmes environnementaux ou d'allergie.
Vers une règlementation plus stricte ?
Face à ce constat, Wecf France demande une amélioration de la règlementation en matière de cosmétiques féminins, dont l'interdiction de certains perturbateurs endocriniens (benzyl salicylate, BHT, butylphenyl methylpropional, ethylhexyl methoxycinnamate, ethylparabène, méthylparabène, et octocrylène).
L'association souhaite également que soit mis en place un logo d'avertissement pour les femmes enceintes sur les cosmétiques formulés à partir «d'ingrédients suspectés d'être des perturbateurs endocriniens», et que soient «renforc[és] les travaux de recherche et d'expertise de l'ANSM et de l'ANSES pour identifier les risques liés à l'usage des produits cosmétiques contenant des ingrédients problématiques, spécifiquement pour les femmes enceintes».
Wecf France appelle également à rendre les formules «plus lisibles et compréhensibles» pour les consommateurs, qui eux-mêmes réclament, d'après de récents sondages, plus de transparence.