LifestyleDans le domaine de la recherche médicale, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à signer des publications
Relaxnews
15.1.2020 - 13:16
Une méta-analyse dirigée par des chercheurs de l'université d'Oxford a étudié les inégalités de genre dans les publications de recherche médicale, en observant notamment la propension de femmes comparée à celle d'hommes, ainsi que la nature des recherches réalisées.
Dans le monde du travail, les femmes doivent encore affronter de nombreux obstacles en comparaison à leurs collègues masculins : salaires moins élevés, difficultés à grimper dans la hiérarchie... Au sein de la sphère médicale, et notamment dans la profession de chercheurs-médecins, ces inégalités sont criantes, notamment en ce qui concerne les publications dans les revues scientifiques, montre une nouvelle étude conduite par l'université d'Oxford (Angleterre).
«La publication d'articles scientifiques est cruciale pour tous les chercheurs, car elle joue un rôle majeur dans le processus de promotion et d'évolution de carrière. Les inégalités entre les sexes dans le domaine de la publication peuvent être parmi les principales raisons pour lesquelles les hommes sont encore plus nombreux que les femmes à occuper des postes de direction dans les universités», explique l'étude parue dans Family Practice. Pour cette recherche, 767 articles sélectionnés au hasard et publiés en 2016 dans des revues de santé ont été analysés et triés selon les catégories suivantes : profil de l'auteur (sexe, nombre de publications), textes (nombre d'auteurs, nombre de participants et méthodologie de l'étude) et caractéristiques de la revue (discipline et facteur d'impact).
Moins de chercheuses principales pour les études coûteusesDans l'ensemble, la proportion de femmes autrices de publications était de 48% (366 articles). Ce chiffre était significativement plus élevé pour les revues consacrées à la santé primaire. Les résultats suggèrent que, dans ce domaine, les écarts de genre tendent à diminuer : la proportion d'articles ayant une femme comme chercheuse principale est par exemple passée de 9% en 1992 à 29% en 2012 pour les revues de gastroentérologie ou de 12% en 1976 à 48% en 2006 pour les revues de dermatologie.
C'est en revanche beaucoup moins le cas pour les revues de médecine interne générale, où les publications sont signées à 63% par des hommes contre seulement 33% de femmes. Cette recherche montre également que les femmes réalisent trois fois plus souvent que les hommes des études qualitatives (observations d'un phénomène par le biais d'entretiens collectifs ou individuels) et que ces dernières sont moins enclines à publier des essais cliniques (7% contre 13% d'hommes).
«Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes reçoivent moins de subventions de recherche et sont donc moins susceptibles d'être le chercheur principal et/ou le premier auteur de ces études coûteuses», supposent les scientifiques à l'origine de cette publication.
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