Bad buzz Deux inventeurs allemands moqués pour des gants «menstruels» roses

AFP

14.4.2021 - 16:04

En créant un gant en plastique rose censé permettre aux femmes de jeter proprement leurs protections périodiques, deux militaires allemands tablaient sur un succès commercial. Ils récoltaient mercredi une tempête de critiques sur les réseaux sociaux.

En créant un gant en plastique rose censé permettre aux femmes de jeter proprement leurs protections périodiques, deux militaires allemands ont récolté une tempête de critiques sur les réseaux sociaux
En créant un gant en plastique rose censé permettre aux femmes de jeter proprement leurs protections périodiques, deux militaires allemands ont récolté une tempête de critiques sur les réseaux sociaux
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En créant un gant en plastique rose censé permettre aux femmes de jeter proprement leurs protections périodiques, deux militaires allemands tablaient sur un succès commercial. Ils récoltaient mercredi une tempête de critiques sur les réseaux sociaux.

Les deux hommes, qui se sont rencontrés dans la Bundeswehr, ont présenté lundi soir leur produit dans une populaire émission télévisée qui met des inventeurs en relation avec des investisseurs.

Bingo: leur «Pinky» a séduit un entrepreneur allemand connu, Ralf Dümmel, qui a accepté de les soutenir avec 30.000 euros.

Mais le vent a rapidement tourné pour les deux hommes dont «l'innovation» et les propos ont déclenché des milliers de commentaires critiques et moqueurs, à commencer par ceux des femmes, au-delà du monde germanophone. Le sujet #PinkyGate était mercredi parmi les plus commentés sur Twitter.

Avec ces gants en plastique rose, André Ritterswürden et Eugen Raimkulow veulent offrir la possibilité, en seul geste, de récupérer et d'emballer des tampons ou serviettes avant de les jeter. Le gant se transforme en sachet fermé par une bande adhésive.

«Chaque jour il y a un nouveau produit inutile pour le vagin»

«Nous comprenons vraiment les femmes», ont expliqué les inventeurs, disant se baser sur leur expérience: habitant en colocation avec des femmes, les deux associés ont parfois dû «oser regarder dans la poubelle» de la salle de bain où des tampons avaient été jetés. «Après un certain temps, ça ne sent pas bon», le papier toilette se désintègre «et on le voit, c'est juste désagréable.»

«Chaque jour il y a un nouveau produit inutile pour le vagin», s'est emportée sur Twitter la gynécologue américaine Jennifer Gunter, autrice de «The Vagina Bible», livre qu'elle «aimerait leur envoyer à la figure».

«Je suis choquée de voir à quel point ce produit est inutile, mauvais pour l'environnement et sexiste», remarque une femme sur Instagram.

«Est-ce une vraie innovation? Non», tranche le très sérieux journal conservateur Die Welt, notant que ce type de gant ou d'emballage existe déjà, pour un prix moindre et sans la couleur rose.

«Il n'est pas surprenant que derrière Pinky, il n'y ait pas de femmes mais deux hommes, qui n'ont aucune expérience de l'usage des produits hygiéniques», ajoute le quotidien.

Concernant l'absence de femmes dans leur équipe, les deux entrepreneurs assurent avoir consulté des personnes concernées et ont fait valoir qu'ils étaient mariés.

Dans une vidéo mercredi, Eugen, qui a quitté l'armée il y a quelques années, et André ont admis «ne pas avoir encore complètement fait le tour» du sujet des menstruations, assurant que les règles «ne devraient pas être un tabou».

L'investisseur Dümmel a avoué de son côté l'existence «de sérieux points de critique dont tous deux, en tant qu'hommes, n'étaient tout simplement pas conscients».