Luxe, calme...A quoi ressemblera l'espace de travail du futur?
Relax
29.4.2021 - 14:01
Equilibre entre vie pro et perso, attractivité des bureaux dans les grandes villes, gestion d'équipes hybrides de travailleurs réels et virtuels... les défis de l'espace du futur sont nombreux. Pour attirer leurs collaborateurs, les entreprises inventent l'espace de travail du futur. Le seul moyen, pour elles, d'attirer à nouveau leurs employés après la pandémie ?
ETX Studio
29.04.2021, 14:01
Relax
L'extension de la Covid a eu un effet inversement proportionnel sur la fréquentation des open spaces. Bruyant et propice à l'échange de bactéries, le bureau a été délaissé. Pourtant, après un an d'autonomie, les employés veulent retrouver leur espace de travail, sans pour autant revenir à de l'hyper présentéisme.
Selon le dernier baromètre Ifop/SFL pour Paris Worksplace, mené sur 1.500 salariés, 42% aspirent à télétravailler une journée par semaine, et 31% deux jours par semaine. Un désir surprenant quand certains prédisaient déjà la mort des locaux d'entreprise avant le confinement. Mais un désir bienvenu pour les firmes, dont les bureaux sont le centre névralgique des décisions, des idées et du lien social.
Poste de travail 4 étoiles
Direction Santa Monica en Californie. L'agence de design Rapt Studio y a orchestré l'agencement des bureaux de Goop. Ce groupe de beauté, bien-être, art de vivre et média, valorisé à 250 millions de dollars, selon le New York Times, appartient à l'actrice américaine Gwyneth Paltrow. Le groupe d'architectes et designer s'est attelé à imaginer le bureau de demain. On lui devait déjà la Schoolhouse de Google, un espace d'apprentissage du géant de Menlo Park. Le résultat est bluffant et ressemble à s'y méprendre à un hôtel haut de gamme.
Maison en bas, cubicle en haut
Comme chez Spotify, un espace living, ressemblant à s'y méprendre à un salon, accueille les visiteurs au rez-de-chaussée. Non loin, en guise de salle de réunion, une pièce claire, mais à l'acoustique ouatée en raison de l'habillage de tapis et de rideaux, fait penser à une grande salle à manger. Plus loin, la cuisine peut accueillir a minima une dizaine de personnes. Des matériaux doux et des couleurs neutres ont été utilisés pour mimer le calme et l'apaisement de la maison. Aux étages supérieurs, les «pièces de méditation» offrent des poufs en forme de galet ou des plafonds lumineux pour laisser vagabonder son esprit.
Des espaces reflets d'émotions
«Le bureau est mort ? Je ne suis pas d'accord». Sonya Simmonds est responsable du design et de la construction chez Spotify. C'est elle qui a annoncé en mars dernier que les 6.550 employés internationaux du géant du streaming pourraient «travailler d'où ils veulent» : de chez eux, du bureau, ou les deux. En février dernier, lors d'une conférence orchestrée par Dezeen sur le design d'espace de travail post Covid, la créatrice a fait part de sa vision : «Nous devons chercher à créer des espaces qui sont le reflet des émotions que nous ressentons chez nous». Pour la responsable, nous avons expérimenté des sensations calmes et douces, et nous avons eu des temps de concentration forts, sans être dérangés par nos collègues. Impossible, selon elle, de faire marche arrière.
Silence, ça bosse
Pour rendre leur concentration aux employés, la firme qui abreuve de musique les oreilles de 345 millions d'utilisateurs, a fait de l'acoustique sa priorité. Le design sonore a été travaillé pour obtenir une ambiance «comme à la maison», où les bruits sont adoucis par les rideaux et les tissus. Sans oublier des espaces de concentration pensés comme des alvéoles appelés «mindfulness room», la «salle de pleine conscience»
Ce sens du design sonore est loin d'être anodin. Alors que l'open space, preuve de modernité, est devenu la norme dans les entreprises, il a au contraire réduit les interactions entre les humains, les forçant à s'isoler à coup de casques toujours plus perfectionnés. Le neuroscientifique Gaëtan de Lavilléon expliquait dans une tribune au Monde en octobre 2019 que «le traitement du bruit en entreprise et des temps de récupération des salariés par le décloisonnement des espaces de travail est inapproprié».
Reste à savoir si ces aménagements spectaculaires réussiront à séduire les employés lors d'un hypothétique retour à la normale.