Recel de crimes contre l’humanité Instant mode : ouverture d’une enquête en France pour « recel de crimes contre l’humanité » visant quatre groupes du textile

« Recel de crimes contre l’humanité » : l’accusation est lourde, qui est portée devant les tribunaux français contre quatre géants du textile. En cause, leur implication dans le travail forcé des populations ouïghoures en Chine.

Les ONG qui visent l’arrêt du travail forcé des Ouïghours en Chine viennent de marquer un point. Un point important : le collectif Éthique sur l’étiquette, l’association Sherpa et l’Institut ouïghour d’Europe ont obtenu de la justice française qu’elle ouvre une enquête pour « recel de crimes contre l’humanité » contre des grands groupes textiles. La plainte portait sur quatre chefs d’accusation : le recel du crime de réduction en servitude aggravée, recel du crime de traite des êtres humains en bande organisée, recel du crime de génocide et recel de crime contre l’humanité. La justice française n’a retenu que ce dernier.

Dans le viseur, Uniqlo France, le chausseur de sport Skechers, ainsi que les groupes Inditex (Zara, Bershka, Massimo Dutti, Pull & Bear, Stradivarius, Uterque, Oysho, etc.) et SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot). Ces entreprises ne sont pas les seuls à tirer profit du travail forcé des Ouïghours, selon un rapport de un rapport du think tank Australian Strategic Police Institute, mais Adidas, Lacoste, H&M, Tommy Hilfiger ou encore Calvin Klein se sont engagés à ne plus travailler avec les usines situées dans la région. D’autres ont pris publiquement position, comme Nike ou H&M, et se voient boycottés par la Chine.

Depuis la tragédie du Rana Plaza, les choses ont finalement peu évolué. Ce qui se passe loin, dans la chaîne de production, mobilise peu les consommateurs. Le fait que la justice accepte de prendre en compte la plainte et que la presse le relaie devrait braquer les regards sur cet angle mort de l’industrie textile et, ce faisant, du secteur de la mode.

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