Lifestyle Inviter ses proches aux fêtes d'entreprise pourrait réduire le harcèlement sexuel dans ce type d'événements

Relaxnews

19.12.2019 - 12:18

En France, 1 femme sur 5 est confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle.
En France, 1 femme sur 5 est confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle.
Source: Relaxnews

Selon une récente étude américaine, le fait d'autoriser les employés à inviter des personnes extérieures à l'entreprise, comme les amis ou les membres de la famille, contribuerait à limiter les cas de harcèlement sexuel lors des événements festifs organisés dans le cadre du travail.

Malheureusement, le harcèlement sexuel reste monnaie courante dans le monde du travail. En France, 1 femme sur 5 est confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle. Le harcèlement sexuel se définit par les attitudes, paroles ou gestes à caractère sexuel formulés par une ou plusieurs personnes à l'encontre d'une ou de plusieurs de ses collègues.

Une étude publiée en janvier dernier dans la revue JAMA Internal Medicine a montré que le harcèlement sexuel peut avoir des répercussions physiques et mentales chez les personnes qui en sont victimes (hypertension, dépression, anxiété, troubles du sommeil...)

Des chercheurs américains de l'université d'Etat de Pennsylvanie (Etats-Unis) ont analysé ce fléau dans un contexte très précis : celui des fêtes en entreprise. Ces derniers ont envoyé deux sondages en ligne à plus de 600 personnes employées dans différentes régions des Etats-Unis.

Les participants ont été invités à donner des informations sur leur taux de participation à diverses activités professionnelles telles que des sorties entre collaborateurs (par exemple un pique-nique), des événements «team-building» ou des célébrations plus officielles comme la signature d'un contrat important pour l'entreprise. Le questionnaire proposait ensuite de noter sur une échelle de un à cinq plusieurs énoncés concernant le harcèlement sexuel, tels : «un collaborateur vous a regardé d'une manière sexuellement inappropriée», «une personne de votre entreprise vous a invitée à sortir à plusieurs reprises, malgré votre refus». Les réponses possibles variaient de «jamais», à «presque tous les jours».

«Les amis et la famille peuvent servir de tampons entre les cibles et les harceleurs potentiels»Les auteurs de cette étude parue dans Employee Relations ont également cherché à en savoir plus sur l'organisation de ces activités extra-professionnelles et les conditions imposées par les entreprises (participation facultative ou obligatoire, lieu et horaires de la fête, consommation d'alcool etc). 

Étonnamment, les chercheurs n'ont pas noté d'impact significatif de la consommation d'alcool sur l'incidence du harcèlement sexuel. Le signalement de ce type d'attitudes était en revanche particulièrement élevé lorsque la participation aux activités était obligatoire et lorsque les événements avaient lieu en dehors des heures habituelles de travail. A l'inverse, les réponses des participants laissent penser que le harcèlement sexuel était plus faible lorsque les entreprises permettaient aux collaborateurs d'inviter leurs proches. «Les amis et la famille peuvent servir de tampons entre les cibles et les harceleurs potentiels», suppute Philip Jolly, professeur adjoint en gestion hôtelière, qui a participé à l'étude.A la lumière de ces résultats, les chercheurs en déduisent que le harcèlement sexuel dans le cadre d'événements festifs en entreprise peut être réduit, notamment en privilégiant les heures standards de bureau, en laissant le choix à l'employé d'y participer ou non et en autorisant la présence de personnes extérieures à l'entreprise.«Nos recherches suggèrent que les managers et les supérieurs hiérarchiques peuvent prendre des mesures spécifiques pour aider à protéger leurs employés contre le harcèlement sexuel, tout en leur laissant la possibilité de s'amuser», conclut Michael J. Tews, professeur agrégé à l'université d'Etat de Pennsylvanie et auteur principal de l'étude.

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