La drogue des cannibales La Flakka arrive en Europe: de quoi s'agit-il?

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16.1.2019

La Flakka est une drogue qui inquiète de plus en plus les autorités.
La Flakka est une drogue qui inquiète de plus en plus les autorités.
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Après avoir semé la terreur aux États unis dès 2014, la Flakka, nommée également «la drogue cannibale» arrive en Europe. Quels sont ses effets? D'ou vient cette nouvelle drogue de synthèse?

On dit qu’elle pousse ses consommateurs à devenir des zombies, assoiffés de chair humaine. Sous l’emprise de cette drogue synthétique venue de Chine, certains auraient commis des actes monstrueux: dévorer un visage d’un sans domicile fixe, tuer ses parents, manger une tête de souris vivante ou encore, arracher les yeux de sa mère, comme le rapporte «Marie-Claire».

Le Flakka: la drogue des cannibales?

Ces récits aussi invraisemblables qu’abominables ne cessent d’alimenter les rubriques faits-divers de la presse américaine. En même temps, de nouvelles vidéos virales sont postées quotidiennement sur le Web pour montrer les délires des consommateurs de Flakka.

Cependant, ces histoires montrant des hommes et des femmes vivant un «Flakka Trip» divisent. S'agit-il de comportements véritables ou de faits mis en scène visant à faire parler de cette nouvelle drogue? En attendant de régler le débat sur la possible capacité de la Flakka à rendre cannibale, les hôpitaux de Floride accueillent quotidiennement jusqu’à 20 personnes sous l’emprise de cette drogue.

En Angleterre, 950 interventions des services médicaux en 2018 ont été nécessaires pour maîtriser les consommateurs de Flakka.
Présentée sous forme de cristaux de sels ou de poudre translucide, la Flakka ou «bath salt» peut être consommée de différentes manières: avalée, fumée, sniffée, injectée par voie intraveineuse ou vaporisée.

En plus des effets similaires à ceux de la cocaïne, elle provoque délires, hallucinations, violences extrêmes et paranoïa. Les médecins britanniques et les autorités publiques sont d’autant plus inquiets que la Flakka, en dépit de ces récits glaçants, ne cesse de gagner en popularité auprès des individus en recherche de sensations fortes. Sans oublier qu’elle est d’autant plus dangereuse que son prix reste bon marché: il suffit de quatre euros (environ quatre francs 50) pour se procurer une dose de cette drogue aussi appelée «la folie à cinq dollars». La Flakka reste une alternative quinze fois moins chère que la cocaïne.

Hallucinations, paranoïa...

Direction la Chine pour retracer la genèse de cette drogue. Dans des laboratoires clandestins, à l’abri des regards, des apprentis chimistes ont crée le cocktail flakka en y associant de la méphédrone (euphorisante), de l’alpha-PVP (molécule créée en 1960 en Allemagne et 50 fois plus puissante que la cocaïne) et des substances hallucinogènes dérivées du khat, dont les propriétés se rapprochent des amphétamines.

Moins onéreuse que le crack ou la MDMA (composé actif de l'ecstasy) et tout en étant aussi addictive, la flakka a vite envahi les États-Unis, et maintenant l’Europe. Au début, pour s’approvisionner, les dealers surfaient sur le Dark Web et commandaient la marchandise sur ce cryptomarché.

Progressivement, et face à son triste succès, la flakka a dû être acheminée via des routes d’approvisionnement, depuis la Chine ou le Pakistan, avec en aval, tout un réseau de distributeurs locaux.

Mais, que provoque concrètement ce cocktail sur l’organisme? La Flakka affecte le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière) en simulant les effets de la cocaïne, de la méthamphétamine et de l’ecstasy.

Concrètement, une dose fait augmenter les taux de dopamine (hormone du plaisir) dans le cerveau, faisant ressentir de l’euphorie tout en déprimant son niveau de vigilance. En même temps, elle provoque un relargage d’adrénaline dans l’organisme qui mène à une hausse du rythme cardiaque et de la pression artérielle. S’en suivent un état de délire dans lequel l’individu souffre d’une extrême élévation de sa température corporelle (plus de 40°C) et une paranoïa.

A ce moment, les hallucinations commencent à envahir son esprit et dans certains cas de figure, des agressions violentes, envers soi ou les autres, apparaissent. Les moins chanceux finiront par mourir, souvent d’un arrêt cardiaque.

Comment faire reculer la vague de Flakka?

Pour l’instant, les populations les plus exposées à la Flakka sont les personnes à faibles revenus et les sans-abri attirés par son bas prix. Cependant, la publicité de cette drogue sur le Web, via des vidéos virales, commence à éveiller la curiosité des jeunes ou des adultes consommateurs temporaires de drogue de synthèse.

Comme dans tous les trafics de Nouveaux Produits de Synthèse (NPS) qui sévissent depuis le début des années 2000, les services de police tentent d’arrêter les dealers et de remonter les filières. Cependant, ils restent septiques quant à la portée de leurs actions. Hier, c’était la MDMA, et aujourd’hui la flakka. Demain, un autre type de drogue de synthèse envahira le marché.

Pour faire reculer cette véritable épidémie des drogues synthétiques, les autorités américaines et européennes se rapprochent des pouvoirs publics chinois pour qu’une coopération se mette en place et que de nouvelles législations chinoises, très dissuasives, réussissent à diminuer l’ampleur de ce phénomène.

En effet, ces drogues proches chimiquement de leurs modèles «standards» tels que les amphétamines ou la cocaïne ne sont pas répertoriées parmi les substances illégales. La clef réside donc dans la résolution de ce nouveau casse-tête juridique international tout en augmentant massivement les campagnes de prévention auprès de tous les publics.

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