Affamés, isolés, maltraités... La pandémie fait régresser les indicateurs de l'enfance

ATS

16.3.2021 - 14:48

Ecoles fermées, pauvreté et mariages forcés en hausse, dépressions: après un an de coronavirus, les indicateurs mesurant le développement des enfants ont presque tous «régressé», alerte l'UNICEF. Ce recul est annonciateur de séquelles durables pour toute une génération.

Après un an de coronavirus, les indicateurs mesurant le développement des enfants ont presque tous «régressé», alerte l'UNICEF. (photo d'illustration)
Après un an de coronavirus, les indicateurs mesurant le développement des enfants ont presque tous «régressé», alerte l'UNICEF. (photo d'illustration)
Keystone/AP/YESICA FISCH

Keystone-SDA

«Le nombre d'enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté», a indiqué Henrietta Fore, directrice du Fonds des Nations unies pour l'enfance, dans un communiqué diffusé un an exactement après que l'OMS a classé le Covid-19 au rang de pandémie.

«Parallèlement, leur accès à l'éducation, aux possibilités de socialisation et à des services essentiels tels que la santé, la nutrition et la protection a diminué. Tout indique que les enfants subiront les séquelles de la pandémie pendant des années», a-t-elle ajouté.

Elle a appelé à placer les enfants «au coeur des efforts de redressement», en «donnant la priorité» aux réouvertures d'école et en fournissant une protection sociale aux familles – y compris sous forme de transferts monétaires – pour éviter «une génération perdue».

Chiffres alarmants

L'UNICEF cite à l'appui une série de chiffres alarmants. Si la pandémie a fait des ravages chez les personnes âgées, les enfants et adolescents de moins de 20 ans représentent 13% des 71 millions de cas de coronavirus recensés dans les 107 pays fournissant des données par âge.

Dans les pays en développement, les projections montrent une hausse de 15% de la pauvreté chez les enfants. Six à sept millions d'enfants supplémentaires pourraient être atteints de malnutrition ou d'émaciation en 2020, soit une hausse de 14% qui pourrait se traduire par plus de 10'000 morts supplémentaires par mois, essentiellement en Afrique subsaharienne et en Asie du sud.

Pour 168 millions d'écoliers dans le monde, les écoles sont fermées depuis presque un an. Au moins un tiers de ceux dont l'établissement est clos n'ont pas accès à l'enseignement en ligne. Au moins un enfant ou adolescent sur sept a été soumis à des mesures de confinement pendant l'essentiel de l'année écoulée, accentuant anxiété, dépression et isolement.

Conséquence des écoles fermées et de la dégradation de la situation économique: la pandémie pourrait aussi provoquer le mariage de 10 millions d'enfants d'ici à 2030, qui s'ajouteraient aux 100 millions de filles considérées comme à risque d'être mariées d'ici là.