Lifestyle Les femmes médecins sont plus susceptibles de cesser leur travail pour s'occuper du foyer

Relaxnews

6.8.2019 - 10:17

Les femmes médecins étaient 40% plus susceptibles que les hommes de ne pas travailler à temps plein.
Les femmes médecins étaient 40% plus susceptibles que les hommes de ne pas travailler à temps plein.
Source: Relaxnews

Selon une étude américaine, les femmes médecins se retrouvent contraintes de réduire leur temps de travail au profit de leur vie familiale. Un compromis beaucoup moins fréquent chez les hommes qui exercent cette profession, pointe cette nouvelle recherche. 

La médecine est une profession qui se féminise de plus en plus. En France, 47% sur près de 200 000 médecins en activité régulière sont des femmes. Le constat se vérifie dans les autres pays développés, notamment les Etats-Unis. Selon l'Association of American Medical Colleges (AAMC), les femmes étaient majoritaires dans les facultés de médecine américaines en 2018. 

Pourtant, près de la moitié d'entre elles abandonnent le métier quelques années après avoir reçu leur diplôme ou passent à temps partiel, dévoile une étude américaine publiée dans la revue Jama Network Open et réalisée sur 344 médecins (hommes et femmes).

Au total, 86,6% des participants ont déclaré travailler à temps plein, 11,3% à temps partiel, tandis que 2% n'ont mentionné aucune activité professionnelle. Les femmes médecins étaient 40% plus susceptibles que les hommes de ne pas travailler à temps plein.«Lorsque nous perdons des femmes en médecine, nous perdons le potentiel qu'elles ont en tant que leaders dans les soins de santé. C'est très important étant donné que la diversité des sexes dans le leadership est fortement associée à de meilleurs profits et à de meilleures prises de décisions», estime Constance Guille, professeure à l'université de Caroline du Nord et co-autrice de l'étude. 

Sensibiliser la profession aux inégalités de genre qui persistent

Au vu de ces données, les chercheuses ont interrogé les médecins afin de déterminer les facteurs clés qui ont joué dans leur prise de décision de travailler à temps plein ou à temps partiel. Les réponses obtenues ont ensuite été classées sous forme de «nuages» en fonction des critères prédominants. «Pour les hommes, les grands mots qui ressortent sont «financiers», «besoin d'argent» et «prêts. Je ne pense pas qu'on puisse trouver le mot «enfant» sur le mot «homme», note Elena Frank, directrice de l'Intern Health Study à l'université du Michigan (Etats-Unis) et autrice principale de l'étude.«Pour les femmes, le principal facteur était les responsabilités en matière de garde d'enfants, l'équilibre entre le travail, la famille et les enfants», ajoute sa consoeur Constance Guille.

Si les autrices de l'étude reconnaissent que les femmes- tout comme les hommes- devraient être libres de fixer la durée du temps de travail et du temps passé à la maison comme bon leur semble, elles soulignent l'importance d'un choix authentique et non d'un choix imposé par les circonstances. «Il est très courant pour les gens d'assister à cela et de dire que certaines femmes choisissent simplement de mettre la famille au premier plan. Ce qui est merveilleux et un excellent choix pour tous ceux qui souhaitent vivre ainsi. Mais en réalité, ce que nous voyons, c'est que souvent, il n'y a pas le choix», déplore Elena Frank. La chercheuse considère qu'il est important de comprendre que ces inégalités de genre en termes d'heures de travail des médecins peuvent jouer en la défaveur des femmes. «Nous espérons que le fait de fournir des données scientifiques donnera aux gens de la matière pour entamer cette discussion», souligne-t-elle.

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