Toujours un nouveau départ Des futurologues remettent l’idée de retraite en question: «Tu as cinq vies!»

Bernhard Sprengel, dpa

1.4.2018

Formation, carrière, retraite: pour les futurologues Opaschowski et Zellmann, ce modèle de vie tout tracé appartient désormais au passé. Les gens vivent de plus en plus longtemps et devraient commencer quelque chose de nouveau à chaque étape de leur vie. Selon les chercheurs, de nouvelles missions attendent également les personnes très âgées.

Nous vivons de plus en plus vieux, mais que faire de tout ce temps gagné? Le futurologue allemand Horst W. Opaschowski et son collègue autrichien Peter Zellmann se penchent sur cette question dans leur nouveau livre «Du hast fünf Leben!» (Tu as cinq vies!).

Ils ont un message de la plus haute importance à faire passer: en prenant des précautions au niveau matériel, mais aussi au niveau physique, intellectuel et social, nous irons toujours plus loin. «Dans une société où nous avons cinq vies, chaque âge correspond au début d’une nouvelle vie faite de nouveaux départs et de nouvelles missions», explique Opaschowski.

Les auteurs ont analysé les résultats d’enquêtes représentatives effectuées en Allemagne et en Autriche concernant les défis et les priorités à chaque étape de la vie. Pour les Allemands, la santé et la forme physique (73%), la famille et les enfants (63%) ainsi que les amis et les voisins (59%) figurent en tête de liste.

La génération d’âge moyen est celle qui vit le mieux

Ils accordent une importance moindre au travail et à la formation (46%), à la consommation et aux médias (40%), aux loisirs et aux vacances (39%). Les réponses des Autrichiens sont similaires. Ils accordent juste plus d’importance aux amis et aux voisins (70%) et un peu moins à la consommation et aux médias (36%), explique Opaschowski.

Les priorités changent avec l’âge des personnes interrogées: les moins de 20 ans, ceux que l’on appelle la «génération future», attachent une importance supérieure à la moyenne aux médias et à la communication. Pour Opaschowski et Zellmann, ceux qui font partie de la génération des plus de 20 ans ont des «projets de vie». Ce qui compte le plus pour eux, c’est le travail, le logement et les offres de mobilité modernes.

Les personnes se trouvant dans la tranche du «plus bel âge» à partir de 40 ans prennent le temps de vivre et veulent profiter de leurs vacances. La phrase «Je travaille et je gagne ma vie pour me payer de belles vacances chaque année et je n’y renoncerais pour rien au monde» a été approuvée à plus de 50%. A cette étape de la vie, les gens ont réussi professionnellement ou se sont accommodés de leur situation, constatent les auteurs. «La génération d’âge moyen est celle qui vit le mieux», déclare Opaschowski.

La division classique de la vie en trois parties est dépassée

La génération des plus de 60 ans est composée de «personnes qui ont une certaine expérience de la vie». Pour eux, la priorité est de cultiver les relations intergénérationnelles et la cohésion entre jeunes et anciens. Les plus de 80 ans sont considérés comme des «promoteurs de relations» par Opaschowski et Zellmann. Les personnes très âgées redécouvrent la valeur de la famille parce qu’elles sont les plus dépendantes du soutien familial.

Selon les auteurs, les termes de «jeunesse» et de «vieillesse» ont tendance à disparaître. Les parcours professionnels ne sont plus tout tracés: phases de travail à temps plein ou à temps partiel, congé parental, congé sabbatique, périodes d’apprentissage ou d’engagement social viennent ponctuer la vie de tout un chacun.

La division classique de la vie en trois parties, formation-carrière-retraite est dépassée. Travailler 40 ans ou plus devient normal, les relations avec les partenaires sont mises à rude épreuve. «Un travail à vie, un mariage à vie ou des amis pour la vie, tout cela n’existera bientôt plus», prédit Opaschowski.

La fuite en avant à l’ordre du jour pour les plus de 80 ans

Hermann Hesse disait que chaque étape de la vie doit «fleurir». Une idée que partagent les auteurs. Pour y parvenir, il faut sans cesse chercher un nouveau défi. Il peut s’agir d’un petit boulot, d’un poste honorifique ou de l’atteinte de ses propres objectifs de santé. «Vous pouvez oublier la retraite!», affirme Opaschowski.

Les chercheurs reconnaissent toutefois qu’il devient de plus en plus difficile pour les plus de 80 ans en particulier de vivre leur vie intensément et de manière réfléchie. Le cercle d’amis devient de plus en plus restreint, avoir du temps pour soi n’est plus aussi précieux que lorsqu’on était plus jeune. La perte du partenaire correspond par ailleurs souvent au moment où les personnes âgées commencent à ruminer.

Opaschowski, lui-même âgé de 77 ans, et Zellmann (70 ans) conseillent la fuite en avant: «Il faut rester actif physiquement et intellectuellement, encourager les relations intergénérationnelles pour conserver l’esprit de 'grande famille', et être autant que possible un modèle de paix, d’équilibre et de sagesse pour tous.»

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