Covid-19 Les hormones sexuelles féminines pourraient protéger contre les formes graves 

Relax

27.11.2020 - 11:38

Les formes graves de la Covid-19 toucheraient moins les femmes que les hommes, révèle une étude qui montre que les hormones reproductrices assureraient un rôle protecteur.
Les formes graves de la Covid-19 toucheraient moins les femmes que les hommes, révèle une étude qui montre que les hormones reproductrices assureraient un rôle protecteur.
Tempura / IStock.com

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les études se succèdent pour tenter de démontrer pourquoi certaines personnes sont moins touchées que d'autres par la maladie. Il est aujourd'hui question des femmes, puisqu'une équipe de chercheurs américains révèle que les hormones sexuelles féminines pourraient avoir une fonction anti-inflammatoire qui protègerait contre les formes sévères du coronavirus.

En début de semaine, des chercheurs ont montré que le vaccin contre les oreillons pouvait protéger de la Covid-19, expliquant partiellement pourquoi les enfants étaient moins touchés par la maladie. Une équipe de scientifiques de l'université de l'Illinois à Chicago (UIC) révèle aujourd'hui que les hormones sexuelles féminines, les oestrogènes et la progestérone, pouvaient jouer un rôle protecteur contre certains symptômes de la Covid-19.

Publiées dans le journal Trends in Endocrinology and Metabolism, les recherches de Graziano Pinna, professeur agrégé de psychiatrie à l'UIC, se sont non seulement intéressées au cas particulier des femmes enceintes, mais aussi aux différences observées entre les hommes et les femmes face aux formes graves de la maladie. Il a découvert que les hormones sexuelles féminines, les oestrogènes et la progestérone, mais également l'alloprégnanolone, qui provient du métabolisme de la progestérone, jouaient un rôle anti-inflammatoire, influençaient les cellules immunitaires, stimulaient la production d'anticorps, favorisaient la réparation de certaines cellules respiratoires, et inhibaient le récepteur ACE2, voie d'entrée du coronavirus dans les cellules. Autrement dit, ces hormones permettraient de protéger les femmes contre certains symptômes.

C'est en mars, au début de l'épidémie, que le professeur Pinna a commencé à s'intéresser aux hormones reproductrices. Ses recherches ont débuté après la publication de plusieurs rapports révélant une corrélation entre aggravation des symptômes liés au Covid-19 chez des femmes enceintes et baisse rapide de leurs taux d'estradiol, de progestérone et d'alloprégnanolone.

«Les femmes enceintes sont devenues symptomatiques...»

«Les hormones qui aident à maintenir la grossesse – comme la progestérone – sont 100 fois plus concentrées au troisième trimestre de la grossesse. L'estradiol, l'alloprégnanolone et la progestérone ont toutes d'importantes fonctions anti-inflammatoires et participent à la réinitialisation du système immunitaire. Cela suggère que les femmes enceintes sont devenues symptomatiques (...) après avoir accouché de leurs bébés en raison de la baisse rapide de ces hormones. La corrélation était vraiment frappante», souligne le scientifique.

Une observation confirmée par les chiffres. D'après des données rendues publiques par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), parmi les 38.071 femmes enceintes qui ont contracté la Covid-19, 51 sont décédées, soit 0,13%. Un taux qui grimpe à 2% pour celles qui n'attendaient pas d'enfant. «Les femmes enceintes sont 15 fois moins susceptibles de mourir de la Covid-19 que les autres femmes», poursuit Pinna.

Ces résultats pourraient également permettre d'expliquer pourquoi les hommes sont touchés par des symptômes plus graves, et par un plus grand nombre d'hospitalisations en réanimation. «Cette observation chez les femmes enceintes fournit une base scientifique significative, non seulement sur les raisons pour lesquelles les femmes sont plus protégées que les hommes, mais aussi sur les raisons pour lesquelles les personnes âgées sont moins protégées que les jeunes, car nous savons que plus vous êtes âgé, plus vos hormones diminuent», conclut le principal auteur de l'étude.

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