VIH/SidaTransmission, dépistage, traitement: les jeunes en mal d'information sur le VIH/sida
Relax
24.3.2021 - 14:29
Crise sanitaire oblige, certaines maladies sont passées au second plan cette année; faisant croître le manque d'information auprès de la population. Le VIH/sida ne fait – malheureusement – pas figure d'exception. Un nouveau sondage révèle un manque de connaissances sur les risques de transmission, les lieux de dépistage, et même les traitements, notamment chez les jeunes.
24.03.2021, 14:29
26.03.2021, 13:17
Relax
Idées reçues et fausses informations sur le VIH/sida ont la dent dure, et davantage encore en pleine pandémie mondiale de Covid-19. Près d'un quart des Français âgés de 15 à 24 ans pensent à tort que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive, soit une hausse de 9 points par rapport à l'année dernière, d'après un sondage réalisé à l'occasion du prochain week-end du Sidaction, du 26 au 28 mars.
Les idées reçues sur le VIH/sida semblent avoir refait surface depuis le début de la pandémie. Près d'un quart des sondés (23%) croient également que le virus peut se transmettre en s'asseyant sur un siège de toilettes publiques (contre 15% en 2020), 18% en entrant en contact avec la transpiration d'une personne séropositive (contre 16%), 18% en buvant dans son verre (contre 13%), et 10% en serrant simplement sa main (contre 7%).
Omniprésent dans les médias depuis une année, le coronavirus a-t-il totalement éclipsé les autres sujets santé au point de faire reculer les connaissances autour de certaines maladies? C'est ce que tend à montrer ce sondage, même s'il faut reconnaître que les jeunes, malgré ces idées reçues, ne sont pas totalement ignorants sur le sujet. Ils ont conscience que le virus du sida peut se transmettre lors de rapports sexuels non protégés avec une personne séropositive (94%), en entrant en contact avec le sang d'une personne séropositive (89%), ou en se faisant piquer avec une seringue usagée (89%).
«La lutte contre l'épidémie de coronavirus ne peut pas en éclipser une autre. Il est urgent de reprendre les actions de prévention et de sensibilisation au VIH/sida et à la santé sexuelle auprès des 15-24 ans, et éviter ainsi une aggravation de l'épidémie de VIH parmi les jeunes», souligne Florence Thune, directrice générale de Sidaction.
Les sondés reconnaissent eux-mêmes qu'ils manquent d'information sur la maladie. Plus des deux tiers des personnes interrogées (67%) affirment se sentir globalement bien informés sur le VIH/sida. Un chiffre qui peut paraître important, mais qui est en recul de 7 points par rapport à l'année dernière et de 10 points par rapport à l'année 2019. Parmi les sujets sur lesquels les jeunes se sentent le plus mal informés, figurent l'existence d'un autotest de dépistage du VIH (64% mal informés), et les traitements pour les personnes séropositives (63%).
Ces résultats interrogent a fortiori sur la façon dont les 15-24 ans appréhendent aujourd'hui le VIH/sida et sur les moyens utilisés pour en empêcher la transmission. Si une écrasante majorité (90%) a conscience que l'utilisation du préservatif masculin est un moyen efficace, une partie pense que c'est également le cas de la pilule contraceptive classique (21%), de la pilule contraceptive d'urgence (20%), voire des produits de toilette intime (18%).
Autre conséquence, les jeunes semblent moins craindre le virus du sida. Près des deux tiers des sondés (63%) confient en avoir peur, contre 72% en 2020 et 79% en 2019. La moitié des personnes interrogées (54%) pensent que l'épidémie de sida est désormais contenue, et 41% estiment que les contaminations concernent de moins en moins les jeunes en France.
Ultime constat et non des moindres, près d'un tiers des jeunes ayant eu un rapport sexuel lors des douze derniers mois (31%) affirment n'avoir jamais utilisé de préservatif, et 16% déclarent s'être protégés mais «rarement». Pour justifier ce choix, les sondés concernés évoquent la confiance qu'ils portent à leurs partenaires (59%), le fait que chaque partenaire ait effectué un test de dépistage (35%), le manque de confort du préservatif (30%), et l'absence de préservatif à disposition (14%).
Ce sondage a été réalisé par l'Ifop pour Sidaction par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 17 février 2021 auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans à 24 ans.