Lifestyle Les surfeurs courent plus de risque de résistance aux antibiotiques que les simples baigneurs

Relaxnews

17.1.2018 - 15:18

Les surfeurs couraient trois fois plus de risques d'abriter dans leur intestin des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Les surfeurs couraient trois fois plus de risques d'abriter dans leur intestin des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Relaxnews

Une nouvelle étude britannique a découvert que les surfeurs et les bodyboardeurs courent trois fois plus de risques d'abriter des bactéries "Escherichia coli" résistantes aux antibiotiques dans leur intestin par rapport aux non-surfeurs.

Conduite par des chercheurs de l'université d'Exeter, l'étude consistait à enrôler 300 participants, dont la moitié étaient des surfeurs réguliers.

Les surfeurs avalant dix fois plus d'eau de mer que les simples baigneurs, l'équipe voulait savoir si cela les rendait plus vulnérables face aux bactéries polluant l'eau de mer, et si ces bactéries étaient résistantes à un antibiotique commun, la céfotaxime.

Pour ce faire, ils ont comparé des échantillons de selles prélevés sur les surfeurs et les non-surfeurs afin de déterminer si les intestins des surfeurs contenaient des bactéries "Escherichia coli" capables de proliférer en présence de céfotaxime.

Cet antibiotique était auparavant prescrit pour détruire efficacement "Escherichia coli", mais certaines de ces bactéries ont subi des mutations génétiques qui leur permettent de résister à ses effets.

Les chercheurs ont constaté que les surfeurs avaient approximativement trois fois plus de chances que les non-surfeurs d'être colonisés par des "E. coli" résistantes à la céfotaxime : 13 surfeurs sur 143, soit 9% d'entre eux, étaient dans ce cas, comparé à seulement quatre sur 130 non-surfeurs (3%).

Les gènes mutés spécifiques des bactéries "E. coli" résistantes à la céfotaxime sont transmissibles à d'autres bactéries, ce qui augmente potentiellement le risque d'antibiorésistance.

Ces découvertes font écho à l'inquiétude de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement, selon laquelle le développement de l'antiobiorésistance pourrait être l'un des problèmes émergents les plus graves dans le monde en matière d'environnement.

L'Organisation mondiale de la santé a également averti que l'humanité pourrait bientôt entrer dans une ère où les antibiotiques ne seront plus efficaces contre des infections bactériennes simples et auparavant guérissables. La pneumonie, la tuberculose, la septicémie, la gonorrhée ou encore les intoxications alimentaires pourraient ainsi redevenir mortelles.

Selon le docteur Anne Leonard, responsable de l'étude, "Nous devons urgemment en savoir plus sur la façon dont l'être humain est exposé à ces bactéries qui colonisent nos intestins."

Malgré cette découverte concernant les surfeurs, le docteur Will Gaze, qui a supervisé ces recherches, ajoute : "Nous ne cherchons pas à décourager les gens de passer du temps dans la mer. C'est une activité qui procure de nombreux avantages en termes d'exercice physique, de bien-être et de lien avec la nature. [Mais] nous espérons que nos résultats aideront les législateurs, les surveillants de plages et les compagnies de distribution d'eau à prendre des décisions pour améliorer encore plus la qualité de l'eau et contribuer à la santé publique".

Les résultats de l'étude sont publiés (en anglais) sur le site de la revue Environment International.

Retour à la page d'accueil