Faits divers Maison d'hôtes haut de gamme «à gagner»: le jeu concours suspendu

AFP

11.4.2019 - 20:18

La vallée de la Dordogne avec à l'horizon le village de La Roque Gageac un village voisin de Cénac-et-Saint-Julien, le 1er octobre 2003
La vallée de la Dordogne avec à l'horizon le village de La Roque Gageac un village voisin de Cénac-et-Saint-Julien, le 1er octobre 2003
Source: AFP/Archives

Un couple de Perigourdins, qui avait organisé un «jeu-concours» au succès spectaculaire pour vendre leur maison d'hôtes de 450 m2 sur sept hectares avec piscine et étang, a dû suspendre le jeu jeudi, après un rappel à l'ordre par l'autorité des jeux en ligne.

Les propriétaires Brigitte et Christophe Demassougne exploitaient depuis vingt ans La Guérinière, magnifique chartreuse du XVIIIème siècle avec dépendances, court de tennis, boxes à chevaux, à Cénac-et-Saint-Julien, à 80 km au sud-est de Périgueux (Dordogne).

A l'approche de la retraite, ils ont décidé de vendre le domaine, estimé à plus de 1,5 million d'euros, d'abord via des agences immobilières, puis pour stimuler l'intérêt, en organisant un jeu pour faire gagner le gros lot.

Pour gagner, il suffisait de payer 13 euros de «ticket d'inscription», de répondre à deux questions simples de culture générale et d'évaluer la valeur d'une vitrine de trois objets, le gagnant étant celui qui s'approcherait le plus de la valeur.

Le jeu lancé, le 1er avril et courant en principe jusqu'à la fin de l'année, avait enregistré en dix jours près de 20.000 participants de France, mais aussi du Canada, de Belgique, de Grande-Bretagne, d'Australie, a indiqué Mme Demassougne à l'AFP.

Jeudi les propriétaires de La Guérinière ont toufefois annoncé sur leur site qu'ils étaient «dans l’obligation de suspendre le jeu concours dû à un courrier recommandé reçu de l’ARJEL», l'Autorité de régulation des Jeux en ligne.

Ce courrier, poursuivent-ils, «stipule que nous avons un délai de 8 jours pour leur fournir toutes les observations pour prouver que le jeu n’est pas un jeu de hasard et de savoir -faire». Qui serait soumis de ce fait à l'interdiction frappant «les jeux de hasard dont le fonctionnement repose sur le savoir-faire», aux termes d'une loi de 2014.

Mme Demassougne, qui plaide la «bonne foi» a indiqué qu'un courrier à l'ARJEL allait tenter d'argumenter, mais elle s'est dite «pessimiste» sur l'issue du jeu-concours, et a assuré que tous les participants (dont les mises étaient déposées sous séquetre) seront bien sûr remboursés.

«Des gens nous ont appelés, écrit, pour nous féliciter, nous soutenir, pour nous dire: +même si on ne gagne pas, vous nous faites rêver !+ Au moins cela aura servi à cela...«, a-t-elle médité.

pbl/cam

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