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Bötschi questionne Mike Müller: «J'ai un penchant pour les excès»
Bruno Bötschi
2.4.2018
L'acteur Mike Müller nous parle de ses thérapies, de Viktor Giacobbo, de ses partenaires sur les planches et de sa préparation pour les scènes d'amour.
Je suis au casino-théâtre Winterthur, peu après 10h: l'inscription «Giacobbo/Müller en thérapie, journée presse, 1er étage» recouvre un panneau lumineux. Je perçois des voix à travers les murs. N'est-ce pas le rire de Mike Müller? Et Viktor Giacobbo? Les deux comparses semblent être de bonne humeur, malgré le fait qu'ils rencontrent de nouveaux journalistes toutes les quinze minutes.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve face à Mike Müller. «Désolé, je fumais encore une cigarette», me confie l'acteur. Il m'apparaît comme à la télévision, seulement, il est un peu plus grand, a un léger embonpoint et est bien vêtu (costume noir, chemise blanche). Ses mains sont immobiles, ses yeux rient. On se sent instantanément bien. Comment qualifie-t-on ce genre de personne? Un gentleman.
Monsieur Müller, nous allons nous adonner à un petit jeu de questions-réponses. En 30 minutes, je vais vous poser un maximum de questions, auxquelles il vous faudra répondre le plus rapidement et spontanément possible. Si une question ne vous convient pas, dites simplement «suivante».
Mike Müller: Bien.
Olten ou Zurich?
Zurich.
Lapin de Pâques ou boules Lindor?
Lapin de Pâques, pour cause de nostalgie. Des années durant, je recevais un lapin à Pâques. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. C'est même moi qui ai demandé à ce qu'on ne m'en offre plus.
Regarder la télévision avec ou sans chaussures?
Sans.
Si vous aviez été une fille, comment vos parents vous auraient-ils prénommé?
Jadis, mes parents me l'ont dit, mais je ne m'en souviens plus.
Comment votre mère vous appelle-t-elle?
Mike. Michi, si elle se sent d'humeur nostalgique.
Avez vous un modèle?
Non.
Après cette petite mise en bouche composée de questions sages et faciles, passons aux choses sérieuses.
Est-ce vrai qu'une sorte de fièvre du spectacle vous a poussé sous les feux de la rampe?
Oui, oui.
Quand avez-vous réellement perçu cette fièvre du spectacle pour la première fois?
Je pense que c'était à l'école, alors que je déclamais un poème pour la première fois. À l'époque nous organisions des soirées Ernst Burren. J'étais le plus jeune et Burren a assisté à une pièce et m'a adressé des louanges. J'ai trouvé ça formidable. Toutefois, la scène n'est pas exclusivement réservée à des tels moments de bonheur, il s'agit aussi d'un lieu où, sous une grande tension, l'on peut faire des choses qui nous sont normalement impossibles dans la vie de tous les jours.
De tous les comédiens que j'ai interrogés jusqu'ici, vous êtes le seul à ne pas disposer de section «Presse» sur votre site Web. Chez vous, il n'y a que «Projets», «Biographie» et «Contact».
C'est le cas? Bon, ma page internet ne me sert qu'à fournir des services de base. Lorsque je travaille sur un projet, je mets en ligne un ou deux articles, un peu comme une archive. Ainsi, je sais où je peux trouver des informations sur ce que j'ai fait (rires).
Le plus souvent, les acteurs connus embauchent un manager. Vous, non. Pourquoi?
Ce n'est pas nécessaire en Suisse. En revanche, en Allemagne, j'ai besoin d'une agence lorsque je travaille sur un film ou un téléfilm. En Suisse, la situation est différente. Il n'y a qu'une poignée de femmes qui s'occupent de l'organisation des castings et il ne faut que peu de temps pour se faire connaître. Il en va de même pour les productrices et les producteurs. Pour notre nouvelle pièce de théâtre «Giacobbo/Müller en thérapie», nous avons été épaulés. En revanche, pour mon one man show, «Assemblée communale», je me suis occupé seul de la production.
Un manager peut vous protéger des questions idiotes, mais aussi des pénibles scènes d'amour comme il pourrait y en avoir dans la série «Le Croque-mort».
Je ne le crois pas. Ce sont des choses pour lesquelles il faut prendre soi-même des décisions. Il existe encore quelque chose qui se nomme la responsabilité et je l'assume volontiers. Je me bats pour certaines choses spécifiques. Si je m'occupe moi-même du booking, par exemple, je suis au plus proche des événements et ça me plaît. En outre, je veux également savoir ce qui est mentionné dans les contrats. Personnellement, je n'accepte pas que la star de la production, en l'occurrence moi, réclame trois serviettes rouges, deux vertes, quatre blanches et une bouteille de champagne Cristal-Roederer et autres délicatesses. Et ça, je peux le garantir, car c'est moi qui me charge de rédiger les contrats.
Que stipulent ces contrats?
Eau minérale, fruits et un repas chaud pour mon technicien.
Cet homme est d'une humilité... Et c'est très bien comme ça.
Comment vous préparez-vous pour les scènes d'amour?
Exactement comme pour les autres scènes. Un film n'est pas tourné de façon chronologique. Cela signifie que l'on tourne généralement plusieurs scènes complètement différentes le même jour. En temps normal, pour la série TV «Le Croque-mort», j'ai toujours deux à trois séquences en tête. Lorsque je me lève le matin, je sais déjà que je vais devoir conduire tranquillement mon corbillard, descendre du véhicule, jeter un regard morne sur les alentours et pénétrer dans une maison. Ce n'est pas très dur. Toutefois, les scènes d'amour sont évidemment plus délicates. Mais comme je l'ai dit, le matin je sais déjà ce qui m'attend et peux ainsi m'y préparer. En fin de compte, le plus important est d'être dans le bon état d'esprit juste avant de tourner la scène, de vraiment avoir le couteau entre les dents. Vous voyez ce que je veux dire?
Non.
La scène ne doit pas nécessairement être dure à tourner, mais il faut que j'aie de la matière. Il faut que je sois alerte, attentif. Si je suis pleinement conscient, je joue la comédie de façon plus détendue. Mais pour cela, je dois être présent. Barbara Terpoorten, ma collègue sur la série TV «Le Croque-mort», est dans le même état esprit. En outre, lorsque cela est nécessaire, elle a toujours une petite boutade en stock.
Une commissaire de la série «Tatort» m'a divulgué un secret: sur tous les tournages, il y a toujours au moins une personne qui a mauvaise haleine. Vrai ou faux?
C'est tout à fait possible, de plus, je ne vois pas pourquoi les tournages ne seraient pas similaires aux autres domaines de la vie.
Se parfumer est-il proscrit sur un tournage?
Je trouve ça cauchemardesque. Je considère que tous ceux qui achètent du parfum devraient suivre un cours intensif relatif aux quantités. En fait, j'adore le parfum, mais parfois, certaines personnes vous serrent la main et vous devez vous la laver sur-le-champ. Honnêtement, je trouve l'odeur de fumée de cigarette moins dérangeante que celle du parfum. Ou pire: les hommes qui...
... Mike Müller se frappe le ventre des deux mains et éclate de rire...
... s'aspergent d'aftershave après le sport! Oui, je préfère que l'on sente un peu la transpiration, plutôt que le parfum.
Quel est le parfum préféré de Viktor Giacobbo?
Il en a plusieurs.
Aura-t-il le droit d'utiliser ses fragrances le 5 avril, lors de la première de «Giacobbo/Müller en thérapie» au théâtre-casino de Winterthur?
Absolument. Viktor n'a pas besoin de suivre des cours intensifs d'utilisation de parfum. C'est même notre thème de conversation préféré et nous passons des heures entières à nous énerver là-dessus. D'ailleurs, Viktor est très respectable en matière de parfum.
À la suite de «Giacobbo/Müller», il a été dit que vous avez lutté contre des crises de boulimie, une crise de jeunisme et une phobie des caméras. Sans succès. Aujourd'hui, vous remontez sur les planches à deux. Vous devez être l'homme le plus heureux de la Terre.
Absolument. – Et vous n'exagérez même pas, car même les répétitions sont un plaisir pour moi. Toutefois, je n'aime pas répéter trop longtemps ou pendant des mois. Je préfère pouvoir me lancer dans quelque chose, puis y mettre un terme lorsque l'envie me manque et pouvoir rentrer chez moi ou aller faire du sport. Ainsi, impossible de s'ennuyer!
Pendant combien de temps avez-vous répété la pièce «Giacobbo/Müller en thérapie»?
Jusqu'à six fois par semaine, à chaque fois de 10h à 16h.
Êtes-vous déjà allé voir un psychiatre?
Pas encore.
Quelles autres thérapies avez ...
... Ah, si! À l'école des recrues militaires, j'ai dû me rendre chez le psychiatre, qui m'a décrété «inapte». Heureusement.
Quelles thérapies avez-vous suivies au cours de votre vie?
Physiothérapie. Une désensibilisation au rhume des foins. Bullshit, ça n'a pas marché.
Avez-vous suivi une thérapie pour arrêter de fumer?
Non. J'ai tout simplement arrêté du jour au lendemain. Je l'avais déjà fait une fois d'ailleurs, pour ensuite reprendre.
Avez-vous d'autres vices?
Oui, quelques uns. Souvent, je mange trop. Je suis flegmatique... Oui, mais non. Vous avez parlé de vices, et selon moi, le flegme n'est pas un vice. C'est même très sain d'en faire preuve un minimum. Sinon, je le concède, j'ai un penchant pour les excès. Ok, ça sonne un peu coquet, comme lorsqu'on dit: «Je suis une chouette personne, j'aime me faire un peu plaisir». En toute honnêteté, je n'ai pas tant tant de vices, mais je pourrais vivre un peu plus sainement.
Où préférez-vous vous rendre: chez le coiffeur ou chez le médecin?
Chez le médecin, bien que ma coiffeuse soit hilarante.
Rires. Il semble que quelqu'un s'amuse bien pendant cet entretien. Bon, il faut exploiter cet aspect!
Fondamentalement: les humains vous sont-ils sympathiques?
Oui.
Vous avez 54 ans ...
... Ça se voit tant que ça? (rires)
Comment avez vous surmonté la crise de la cinquantaine?
Naturellement, il y a toujours des phases ou des cycles de vie durant lesquels je me demande si je suis sur la bonne voie. Maintenant, de là à ce que je puisse qualifier ça de «crise»... Je ne pense pas. En outre, j'ai le privilège d'exercer un emploi hautement intéressant, qui me permet de collaborer avec des personnes très amusantes. En tant qu'auteur et acteur indépendant, c'est un de mes avantages. Le point noir, c'est qu'il n'y a pas d'évolution clairement tracée. De plus, il faut être conscient qu'il est impossible de planifier quoi que ça soit. Enfin, si quelque chose ne fonctionne pas il est toujours possible de se débrouiller. Je ne trouve pas cela mauvais, en tout cas, tant qu'il n'y a pas de réelle crise, ni de surmenage.
Quand avez-vous rencontré Viktor Giacobbo pour la première fois?
Nous devions être au milieu des années 90, alors que Linard Bardill m'avait invité à participer au programme TV «Übrigens» pour imiter «Peter Bichsel». C'est alors la première fois que j'ai rencontré l'équipe de «Viktors Spätprogramm». Un peu plus tard, j'ai rencontré Viktor Giacobbo lui-même à la cantine.
Coup de foudre?
À l'époque non. Toutefois, peu de temps après, alors que j'étais invité à imiter Bichsel pendant l'émission «Viktors Spätprogramm», nous nous sommes offerts une belle tranche de rigolade.
Est-ce un problème d'être plus intelligent que Viktor Giacobbo?
Non, car il se pense plus intelligent.
Il a suivi des cours de typographie, vous avez obtenu votre certificat et étudié la philosophie.
Viktor n'a pas de problème de statut, moi non plus. Je ne me construis pas sur la base de diplômes.
En privé, fonctionnez-vous comme un vieux couple?
Oui, parfois. Naturellement, nous sommes un peu plus rapides qu'un vieux couple. De plus, nous sommes arrivés à un certain âge, il nous est plus facile d'aborder certaines particularités. Un vieux couple évolue toutefois dans un système bien fixe. Quant à nous, outre notre amitié privée essentielle, nous avons également une relation professionnelle. Souvent, nous ne savons même pas dans quel domaine nous évoluons.
Quand vous vous disputez, faut-il s'attendre à du vacarme ou du calme?
Jamais de tumulte, mais nous faisons valoir nos arguments de façon très claire. Évidemment, pendant les périodes de répétition et de création, il se peut que l'émotion nous gagne, mais cela ne signifie pas qu'il faut crier. Cependant, lorsque nous sommes sous pression, le ton n'est pas toujours très mesuré, mais cela ne nous dérange pas.
Quand vous-êtes vous senti stupide pour la dernière fois?
Ce matin, alors que je cherchais mon Natel. Bon, cette réponse est un peu simple... Vous en voulez une un peu plus grossière?
Vous êtes-vous déjà battu?
Oui.
Quelles sont les pires conséquences auxquelles on peut s'attendre à la suite d'une blague?
Il est pénible de faire la mauvaise blague au mauvais moment. Cela peut se produire sur scène ou en privé. Je pense que tout le monde a vécu cela un jour. Dans ce cas-là, il faut tout simplement passer à autre chose.
Monsieur Müller! Voici une réponse pour le moins tiède. Mais pour cette fois-ci nous vous donnons un joker.
Viktor Giacobbo est-il le seul au monde à pouvoir se moquer de votre embonpoint?
Non. Tout le monde le peut, d'ailleurs, cela m'arrive très souvent. C'est la raison pour laquelle sa blague doit être meilleure à chaque fois, afin qu'elle demeure amusante. C'est là que réside toute la difficulté.
En réalité, d'où est venue la photo de votre ventre nu? Celle que Viktor Giacobbo a montré des années durant à la télévision pendant l'émission «Giacobbo/Müller»?
Un samedi soir, j'étais avec notre producteur dans un couloir bien éclairé et nous avons tout simplement pris le cliché à ce moment. Nous avions prévu quelque chose pour l'émission et nous nous sommes dit qu'il serait bon d'avoir une photo de ce genre. C'est un exemple type du processus créatif derrière «Giacobbo/Müller». Nous n'avions jamais eu l'idée de faire une série sur le thème de mon ventre. Nous avons choisi de le montrer une fois, puis d'aviser. C'est une certaine liberté que nous nous sommes toujours accordés.
Votre ventre a-t-il un nom?
Non.
Y'a-t-il un rappel avec la photo de votre ventre dans la pièce «Giacobbo/Müller en thérapie»?
Non.
Êtes-vous vaniteux?
La vanité ne m'est pas étrangère. Je suis vaniteux dans le sens où j'aime réaliser de bonnes productions. Ainsi, si mon apparence laisse à désirer pendant une émission ou une pièce de théâtre, mais que l'ensemble du programme est bon, je ne me préoccupe pas de la perception que les spectateurs auront de moi. Je suis vaniteux en tant qu'artiste. Oui, je veux être bon: c'est une dose très saine de vanité.
Quand est-ce que vous avez essayé de perdre du poids pour la dernière fois?
C'est un processus permanent, qui commence à porter ses fruits.
Il y a quelques années, vous alliez régulièrement à la salle de sport. Est-ce encore le cas?
Oui.
Vous disposez d'un coach personnel?
Oui, mais je ne fais pas souvent appel à lui.
Votre équipement sportif préféré?
L'eau.
Votre juron préféré?
Tamisiech.
Est-ce vrai que vous cuisinez le meilleur demi-poulet sauce cocktail?
Non (rires). Je crois que quelqu'un a prétendu cela un jour... Ou c'est peut-être moi qui m'en suis vanté. Je prétends beaucoup de choses... Mais non, je ne cuisine pas de bons poulets. En revanche, je maîtrise à la perfection le coq au four, suivant la recette de mon poissonnier Momo situé dans la halle de Zurich.
La femme la plus puissante avec qui vous avez soupé.
Ma mère (rires) ... Non, je ne veux pas répondre à cette question.
L'homme le plus puissant avec lequel...
Suivant.
Plus d'un an après la fin de «Giacobbo/Müller», la télévision suisse propose toujours de regarder les épisodes sur Internet. Recevez-vous des royalties, à l'instar des comédiens de la sitcom américaine Friends?
Non, nous avons renoncé à nos droits sur Internet, car nous aurions dû développé un site Web dédié. Au passage: la série «Friends» est un véritable classique. Récemment, j'ai revu cette série avec une amie et c'est proprement étonnant. C'est une comédie absolument fantastique, aussi bonne que «Seinfeld». De bons personnages, de bons dialogue et un bon humour.
Combien d'argent avez-vous gagné cette année?
Je ne préfère pas le dire. Je suis humoriste indépendant, mais tout va bien pour moi.
Vous avez déjà rêvé d'une carrière à l'étranger?
Non, mais j'ai déjà travaillé à l'étranger, en Allemagne, en Autriche. Toutefois, si les frères Coen m'appellent demain, je monte dans le premier avion... Enfin, seulement après avoir donné toutes les représentations de «Giacobbo/Müller en thérapie» (rires).
Quel est le pire navet: «Tell» ou «Le Massacre des Miss»?
Vous lisez vos critiques?
Oui.
Cela vous a-t-il blessé lorsque le critique de film Wolfram Knorr de «Weltwoche» vous a qualifié de «pire acteur suisse» et que vous étiez mentionné sous la phrase «Dix acteurs suisses auxquels on ne peut échapper, malheureusement.»
(Rires) Bon, qu'ont-ils écrit de plus sur moi dans ce magazine? En réalité, j'ai toujours trouvé qu'ils étaient plutôt conciliants avec moi, étant donné tout ce que j'ai déjà dit sur leur compte. En outre, tant que Wolfram Knorr ne se donne pas plus de mal à écrire ses critiques, ça ne me touche pas vraiment.
Quand avez-vous pleuré pour la dernière fois?
Récemment, quand j'ai fait mes adieux à quelqu'un.
Qu'est-ce qui vous est sacré?
Il y a bien des choses qui me sont sacrées, mais je suis athéiste. En ce sens, la notion de «sacré» n'existe pas vraiment pour moi. Toutefois, il y a des aspects de notre société, tels que les droits humains, qui me sont extrêmement chers. Tout particulièrement les acquis des Lumières. Ces temps-ci ils sont souvent remisés au placard par et pour des despotes. Je pense que ces thèmes sont plus intéressants que la phrase «Tu aimeras ton prochain comme toi même». Je suis fatigué de ces déclaration théologiques et je pense qu'un bouquin «Globi» représente un plus grand défi intellectuel que toutes ces paroles.
Cela vous arrive-t-il de vous poser occasionnellement la question du sens de l'univers?
Oui. Que fais-je ici sur cette Terre? Le doute de soi, ça me connaît. Mais il faut toutefois prendre une décision: cette question est-elle justifiée sur le moment ou suis-je simplement de mauvaise humeur et tout ira mieux demain après un peu de musculation et un bon apéritif. Enfin, il y a parfois des occasions où rien ne pourra vous sortir de ce questionnement.
Bon, au fil de cet entretien, nous avons atteint à niveau élevé de réflexion. Passons désormais au round final, mais à un tempo plus rapide.
Êtes-vous triste de ne pas avoir d'enfants?
Je l'ai déjà regretté, mais je vis très bien sans enfants.
Comment va votre compagne?
Très bien.
Votre secret de petit bourgeois?
Coup d'œil par dessus l'épaule et clignotant lorsque je tourne à droite.
Être Mike Müller, est-ce amusant?
C'est ma seule bénédiction.
Quand étiez-vous vraiment saoul pour la dernière fois?
Le 31 décembre 2017.
Encore une confession s'il vous plaît: vous avez déjà essayé des drogues?
Cela s'est produit.
Vous avez 54 ans. La moitié de votre vie s'est sans douté déjà écoulée.
... Je n'en suis pas si sûr.
Si c'était le cas, serait-ce problématique?
Non. Mais j'adore vivre.
Vous avez rédigé un testament?
Non, mais il faut que m'y attelle rapidement.
Vous avez une directive anticipée?
Oui, oui. En ligne et dans mon portefeuille.
Faites-vous partie d'une organisation luttant pour le droit de mourir dignement?
Oui, Exit.
Pour conclure, cher Mike Müller, nous aimerions que vous vous accordiez une note pour les capacités suivantes: 0 pour aucun talent, et 10 pour prodige. Cuisinier?
7.
Veinard?
7. J'ai le sentiment que les aléas du destin ont réussi à m'éviter. C'est une chance considérable. J'ai toujours bénéficié de conditions idéales tout au long de ma vie. Je ne vois pas de raison de me plaindre. J'ai toujours pu collaborer avec de bonnes personnes. En ce sens donc, oui, veinard.
Féministe?
Oui. 8.
La porte s'ouvre. L'attachée de presse rentre dans la pièce. Le journaliste réclame deux questions supplémentaires. L'attachée reste dans l'encadrement de la porte afin d'apporter du poids à sa demande. Le prochain journaliste attend! Terminus!
Macho?
Non évidemment, mais j'aime la sonorité de ce mot.
Acteur?
Je ne peux pas le dire. L'acteur ne peut pas se juger, ce sont les spectateurs qui s'en chargent.
L'entretien a duré précisément 31 minutes et 27 secondes.
C'est très bien, vous avez fini?
Moi non, mais les questions, oui.
Hilarité de Mike Müller. Hahahahaaa.
A propos de Mike Müller
Mike Müller, 54 ans, a grandi dans la région d'Olten. Après des études de philosophie, il s'est plongé dans le théâtre indépendant et a été engagé par le casino-théâtre Winterthur. En outre, il jouit du statut d'invité au théâtre de Zurich et au Théâtre Neumarkt. Le grand public le connaît grâce à ses apparitions télévisuelles, dans «Viktors Spätprogramm» et via le long métrage «Ernstfall in Havanna» ou encore «Mon nom est Eugène». De 2008 jusqu'à la fin 2016 il animait avec Viktor Giacobbo l'émission satirique «Giacobbo/Müller». Mike Müller vit à Zürich.
Nouvelle pièce: le 5 avril, Mike Müller fêtera la première de «Giacobbo/Müller en thérapie» en compagnie de Dominique Müller, Viktor Giacobbo et Daniel Ziegler. Il ne reste plus que quelques tickets pour la première et les représentations suivantes.
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