Mode & Beauté Basique : la capeline

Est-il accessoire plus féminin que la capeline ? Ce chapeau à larges bords qui protègent la peau des femmes du soleil n’a rien perdu de son charme !

La capeline a une histoire, et, étrangement alors que le chapeau n’évoque que la grâce et l’élégance, cette histoire est liée à la chasse. La capeline a eu vite fait de remporter tous les suffrages féminins en sortant du bois pour venir protéger des rayons du soleil les peaux des femmes des classes sociales qui ne voulaient pas être confondues avec des paysannes à cause d’un teint hâlé. Le bronzage n’était pas encore à la mode, et la capeline était le meilleur écran solaire qui existait.

En paille (au XVIIIe siècle, une capeline était forcément en paille) ou en matière légère, la capeline avait de plus ou moins larges bords ; parfois, même, ceux-ci étaient relevés par des jeux de foulard. À la Belle Époque, la capeline incarne la grâce des femmes découvrant la plage sans s’exposer au soleil, et elle rime avec dentelle et ombrelle. Les contemporaines de Proust ne juraient que par elle (mais les jeunes frondeuses s’essayaient au canotier).

Puis la seconde guerre mondiale a emporté la capeline dans le bruit et la fureur. Son retour en grâce est venu par le cinéma. Elle doit beaucoup à Jacques Demy et ses Demoiselles de Rochefort. Mais ici, plus de paille : du tissu, des couleurs vives, et l’intégration dans une tenue moderne. Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, sœurs à la ville comme à l’écran, ont ouvert la page de la capeline chic, celle qui se porte à la cour d’Angleterre ou dans les mariages élégants.

Aujourd’hui, la paille se rebiffe et s’installe à nouveau dans le vestiaire des femmes stylées. Le bronzage n’est plus vraiment de mise et les crèmes solaires sont montrées du doigt…

Hyperbolique chez Jacquemus, son promoteur, elle prend aussi des proportions moins extravagantes quand il s’agit de remplir son rôle de protectrice de nos peaux fragilisées. Tout en restant chic et sensuelle.