Mode & BeautéDéfilé A-COLD-WALL London Fashion Week Homme A/H 19-20
CoverMedia
8.1.2019 - 13:10
Avec A-COLD-WALL, le styliste londonien à multiples casquettes Samuel Ross met la jeune mode anglaise sous les feux des projecteurs. Ses propositions pour l’automne et l’hiver 2019-2020 restent fidèles à son talent d’iconoclaste réfléchi.
A-COLD-WALL faisait déjà le buzz avant de défiler tant la personnalité de son créateur, Samuel Ross, ne passe pas inaperçue. Finaliste du prix LVMH, ancien assistant de Virgil Abloh, ancien designer graphique et publicitaire, musicien, cet originaire de Brixton (Londres) qui officie dans le registre du streetwear a su renouveler un genre que l’on pensait bien balisé. Ce passionné d’architecture a une prédilection pour les zones urbaines abandonnées par les citadins. S’il a lancé une collection d’objets en béton, il marque aussi de cette empreinte architecturale la structure des vêtements qu’il crées, ou dans sa palette de couleurs.
Ainsi, dans ce défilé automne-hiver 2019-2020 où quelques femmes (ou personnes transgenres) viennent questionner l’identité de genre, les vêtements peuvent être découpés comme des ouvertures dans un bâtiment, imprimés comme une règle graduée ou un rapporteur, et les gris du béton se combinent aux orangés des gilets des travailleurs sur les chantiers. Des semis manteaux capes en plastique transparent laissent imaginer des morceaux servants de vitres à des fenêtres défoncées.
Un guerrier africain futuriste s’avance sur le podium (écho de guerre aux modèles de Kent & Curwen ?). Les pantalons de chantiers, multi poches, taillés dans des tissus techniques que l’on devine très légers et résistants, se portent avec des gilets en maille sur-structurés. Ou bien ils sont en coton molletonnés ; certains en tissus brillants sont patte d’eph. Les manteaux sont longs, le trenchcoat rehaussé de pattes. Les doudounes laissent dépasser des pulls moutarde à demi frangés comme des écharpes qui battent la cuisse d’un jogging crème. Les costumes, larges, sont déstructurés. Quelques sweatshirts sont imprimés de visages ou de structures architecturales. Quelques bleus légers, des blancs, des beiges (parfois tachetés de « saleté ») un rouge légèrement rose, du pourpre, des nuances d’orange n’arrivent pas à casser l’impression de noir, marron et gris qui sont des leitmotive.
La plupart des mannequins, de toutes les parties du monde, arborent une chevelure passée au gris (de l’âge ? d’une poussière de ville en décomposition ?). Ce décor post-apocalyptique se concrétise par la présence de deux danseurs évoluant dans une eau noire de boue (et de désespoir).
Seule note optimiste : Samuel Ross vient saluer avec, dans ses bras, une petite fille d’un an aux courtes tresses attendrissantes. Tous les deux sont entièrement vêtus de noir.
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