Mode & Beauté Dior Couture invite Judy Chicago pour son défilé

CoverMedia

22.1.2020 - 13:13

Paris Fashion Week Haute Couture Spring/Summer 2020 - Dior - Catwalk

Featuring: Model
Where: Paris, France
When: 20 Jan 2020
Credit: First View/Cover Images

**Not available for publication in USA**
Paris Fashion Week Haute Couture Spring/Summer 2020 - Dior - Catwalk Featuring: Model Where: Paris, France When: 20 Jan 2020 Credit: First View/Cover Images **Not available for publication in USA**
Source: First View/Cover Images

L’artiste américaine et féministe Judy Chicago a eu carte blanche pour le décor du défilé de la collection haute couture de Dior. The Female Divine, œuvre immersive tout en délicatesse, a abrité une collection de Maria Grazia Chiuri... divine.

Inviter Judy Chicago à concevoir le décor du défilé Couture de Dior est non seulement une idée excellente mais aussi, pour la directrice artistique de Dior Femme Maria Grazia Chiuri, une élégante manière de continuer à faire coup double : sur le front de l’art, et sur le front du féminisme. Deux questions qui traversent à des rythmes et niveaux différents le monde de la mode depuis sa création.

Maria Grazia Chiuri a toujours tenu de front ces deux étendards, depuis son t-shirt désormais iconique avec le slogan We Should All Be Feminists (Nous devrions tous être féministes), inventé par l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie et porté lors de son premier défilé Dior.

Offrir les clés de son défilé haute couture printemps-été 2020 à Judy Chicago est néanmoins audacieux. L’artiste américaine, mondialement connue pour son immense installation épique, The Dinner Party (1974-1979), n’est pas très consensuelle. L’œuvre qu’elle a créée, car il s’agit d’une œuvre désormais visible quelques jours dans la cour du musée Rodin où s’est tenu le défilé le 20 janvier, a pour titre The Female Divine. Et c’est bien au cœur du temple de la divinité féminine, qui est aussi le féminin divin, que se déroule le défilé (et la visite de l’installation, jusqu’au 26 janvier).

Un long tapis pourpre parsemé de délicats motifs floraux mènent à la sphère où se déroule le défilé. L’espace symbolise le ventre de la Déesse, et on y accède par une voie d’entrée qui n’est rien d’autre que le sexe de la déesse. La métaphore n’est pas celle de la sexualité, mais bien celle de la naissance, inversée. « Nous y entrons de la façon dont nous sommes sortis » pour venir au monde, explique l’artiste. Mais la nuance se joue entre procréation et création : « Le pouvoir des femmes n'est pas seulement dans la reproduction mais aussi dans la création », précise Maria Grazia Chiuri.

L’installation comprend également 21 bannières dorées, émaillées de portraits et brodées de textes en anglais et en français, où se lisent des questions politiques initiées par celle qui trône en fond de « scène » « Et si les femmes régnaient sur le monde ? « Les hommes et les femmes seraient-ils égaux ? » est une des questions subsidiaires... Les bannières ont été réalisées par des étudiantes d’une école de broderie en Inde (en fair trade, on l’espère).

La collection sublime, dans des étoffes dorées, bronze, argent, blanc, mauve, rose poudré, rouge sang, bordeaux et dans une multitude de nuances vertes, du vert lichen au bronze en passant par le fluo, évoque la Grèce antique et les tenues orientales et asiatiques, à l’aide de plissés raffinés, de franges en accumulation, de tailleurs pantalons, de courte robes tuniques et de longues robes vaporeuses. Les sandales plates ou à très petits talons sont la règle et les bijoux d’inspiration antique, serre-tête, voilette et diadèmes compris. Le thème floral domine sur les bijoux mais le croissant de lune, planète associée à une divinité féminine, est un pendant d’oreille magique.

Osons le dire, la collection est divine ! Et courez voir l’expo de Judy Chicago.

Retour à la page d'accueil

CoverMedia